Musique : le come-back de Liz BabindamanaJeudi 2 Mars 2023 - 19:00 Le carnet de notes de la prof de musique du collège Liberté regorge de notes justes. Cette prof s’appelle Liz, une femme discrète, la trentaine légèrement passée, une craie dans une main et une guitare en bandoulière autour du cou. « Crise d’identité » oblige, on vous parle du come-back de Liz Babindamana.
Chez Liz, pas de crise identitaire : elle sait d’où elle vient, c’est une enfant de la balle comme on dit. Dans la famille Babindamana, tout le monde chante ou joue d’un instrument. Née d’un père chanteur, musicien et arrangeur, et d’une mère chanteuse, Liz est aussi la sœur cadette de Yoane, célèbre dans le paysage musical congolais et que l’on retrouve d’ailleurs au clavier dans « Crise d’identité ». Si ça éclaire l’horizon, ça ne débroussaille pas pour autant le chemin du succès. « Etre femme dans une industrie musicale en difficulté n’est jamais chose facile. Il faut se défaire de propositions indécentes et s’affirmer sans doute deux fois plus que les hommes », c’est ce que déclare Liz et ce qui pourrait être un cours pour ses collégiennes car la prof aime à éduquer tout autant qu’à dénoncer. Du reste, on l’aura vue par le passé s’engager et prêter sa voix dans le projet « Tosala » menant campagne contre la violence faite aux femmes. Si elle dit vouloir apporter sa voix aux sans voix, ce n’est toutefois pas en criant. Liz Babindamana est d’une nature posée, se tenant à l’écart du bruit, des tendances trompeuses et des vaines polémiques : une femme discrète, pourrait-on résumer. Preuve en est, son titre inédit « Discrétion », entendu bien souvent l’année dernière dans l’émission « Couleurs tropicales » sur RFI et qui semble la caractériser. A l’affiche notamment en 2020 avec l’orchestre Philharmonique kimbanguiste et Zao pour un concert en hommage à Franklin Boukaka ou encore étant la seule artiste féminine au festival « Rumba un jour, rumba toujours » en 2022, Liz pourrait laisser à penser que ses apparitions sont rares. Mais, même si son dernier titre « Nkundi », adaptation en lari de « Heal the world » de Michaël Jackson, date effectivement de 2020, Liz n’est pas si rare que l’on pourrait croire puisque l’on retrouve la chanteuse, guitare en bandoulière, chaque jeudi soir au Mikael’s Hôtel, sur l’avenue Nelson-Mandela de la capitale. Dans son carnet de notes, il y en a assez pour que la prof ait envie de les partager, comme elle a pu le faire en featuring avec 100% Setho sur le titre « Joli cœur » ou avec le co-fondateur d’Extra Musica, Quentin Moyasko, dans un album à paraître. Sur les bancs de nos écoles, on aurait tous aimé avoir un prof de musique comme Liz !
Philippe Édouard Légendes et crédits photo :L'artiste Liz/DR Notification:Non |