Le 8 mars : à consommer avec modération !

Jeudi 2 Mars 2023 - 19:15

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Chaque femme est libre de manifester son droit à sa manière. Fut-il dans la confusion de la valeur hautement symbolique du 8 mars et n’en déplaise à certains qui seront à la recherche d’un plat surgelé ce soir là.  Ah ? « C’est pas du jeu » me direz-vous.  Euh... Non mais si !

Les femmes font des enfants, les hommes en font des soldats. Cela situe la pole position de qui sait saisir le sens de la vie.  Malgré cela,  il faut encore que les femmes aient à crier dans la rue et sur les toits les droits qui sont les leurs, hier acquis, demain en devenir. Soyons brefs, il a été maintes fois rabâché que le 8 mars est la Journée internationale des femmes, selon l’appellation officielle de l’Organisation des Nations unies, devenue par extension la Journée internationale des droits des femmes. 

En République du Congo, il semblerait que cette journée soit majoritairement comprise autrement et prétexte pour les femmes d’exiger en offrande un joli pagne comme de s’alléger librement du poids d’un certain machisme auquel elles sont soumises dans nombre de foyers.  Alors mesdames, sentez vous belles et libres, dansez, buvez votre soif d’émancipation passagère si cela vous tient à cœur. Hormis peut-être votre compagnon de route, on ne vous tiendra nulle rigueur de cette confusion. Ce sera, au moins pour une journée dans l’année, une  forme de rébellion à votre labeur quotidien. 

Par bonheur, femmes engagées,  féministes, intellectuelles ou simplement conscientes de la lutte à mener contre l’inégalité des sexes en de trop nombreux domaines, nous ferons quant à elles entendre leurs voix.  Il est utopiste que de vouloir les entendre à l’unisson car si cette inégalité est quasi d’ordre planétaire, la lutte reste toutefois toujours nuancée, voire étouffée, selon les pays, les cultures, les religions et les traditions. La manifestation du droit des femmes diffère selon chaque poing levé, chaque pas dansé, chaque prière, chaque voix élevée ou chantée, quand elle n’est pas bâillonnée. Selon qu’elle soit vêtue d’un pagne ou d’un sari, d’une burka ou d’un kimono, voire d’un simple bikini, la femme vivra ce 8 mars à sa manière, dans l’intensité de la lutte, dans son interdit, dans son ignorance, dans son indifférence... ou dans la fête ! Dans la confusion du sens profond de cette date symbolique, qu’importe au fond si la femme congolaise s’octroie librement le droit de célébrer le 8 mars prochain à la table d’un nganda ou sur une piste de danse. Cela reste en ce jour précis et plus que jamais son droit élémentaire ! Pour autant, rappelons sous forme de clin d’œil que le 8 mars est à consommer avec modération et  que son abus peut être nuisible à la santé.

 

 

Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Illustration/DR

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