A cœur ouvert : aime-moi !

Vendredi 23 Juin 2023 - 14:48

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La dépendance affective est cette sorte de murmure incandescent de l’âme qui nous fait dire de nous-mêmes aux autres : « Aime-moi pour que je m’aime ». Née des carences affectives de l’enfance, elle dure jusqu’à l’âge adulte pour donner lieu à des relations déséquilibrées, source de souffrances presque sans issue…

La dépendance affective, mal actuel de nos relations, vient du dysfonctionnement de nos familles ou des autres souffrances relatives à notre enfance : père absent, mère violente, harcèlement scolaire, viols et abus de toute nature qui fragilisent la structure psychologique des adultes en devenir.

Devenu plus grand, le rapport à l’amour et aux relations sociales en général devient tendu, insécure, improbable. Aimer ? Mais qu’est-ce que c’est ? Au-delà des idées vendues par la télévision et le cinéma, aimer s’avère plus compliqué que cela. Mais on veut bien s’y essayer ; aimer, cela a l’air joyeux, ça vient à tout moment de la vie, surtout quand on ne s’y attend pas et aimer, c’est vital, c’est nécessaire et, bonne nouvelle, ça l’est.

Mauvaise nouvelle, c’est qu’aimer, cela s'apprend. Comme la vie elle-même, l’amour n’est pas toujours rose, fluide et léger. Et c’est tant mieux, cela donne l’occasion de se découvrir et de grandir.

Sauf que le dépendant affectif ( le sexe féminin surtout ) idéalise l’amour, l’être aimé ; le magnifie et ne lui voit aucun défaut, sinon refuse de le voir, nie l’imperfection de l’autre. Il le prend tel qu’il est car aimer c’est précieux, l’amour c’est le paradis, un nuage rose duquel il lui est impossible, inenvisageable de descendre. Le dépendant affectif a ainsi une peur bleue du célibat, de la solitude quitte à oublier l’adage qui dit qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné.

Le dépendant affectif tombe ainsi facilement dans le don excessif et se contente des miettes de respect, d’attention et de considération qu’on lui accorde. Il tolère ainsi des attitudes et comportements naturellement inacceptables comme le silence punitif, le manque de communication, le manque évident de bienveillance, les brimades, les humiliations et même la violence verbale et physique.

Le dépendant affectif préfère souffrir dans la relation que de ne pas être en relation. Il reproduit inconsciemment et de façon cyclique les relations douloureuses de son enfance car il croit ne pas mériter de l’amour, ayant une mauvaise estime de sa personne, et s’accroche au peu sinon au rien qu’on lui donne. Pour guérir, il lui faudra accepter de voir et de reconnaître sa valeur, de la nourrir et de parvenir de sortir du regard de l’autre.

Princilia Pérès

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