Art-Thérapie : les Ailes de Raphaël

Combien de poésies pour sculpter la joie quand le cœur est triste ?  Combien de rimes, de vers ou de prose, de rythmes, de figures de style, de mots et de sens faut-il écrire, réciter ou slamer à voix haute pour consoler les âmes ?   Combien de paroles qui ne seraient pas des paroles en l’air pour partir en lutte, armé de simples cordes vocales,  contre la drépanocytose ? A Brazzaville, le 19 juin lors de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie trop souvent méconnue, les Ailes de Raphaël  se sont posées  avec délicatesse dans un cercle de paroles ouvert au public, pour s’exprimer à cœur ouvert sur l’encombrant sujet drépanocytaire, une maladie génétique que l’on évoque que trop rarement alors qu’elle reste la plus répandue au monde.  

Au milieu du cercle, Emilia Gankama, en maîtresse de cérémonie, aura avant tout tracé l’odyssée  Raphaël avant de tendre le microphone à Princilia Pérès, journaliste, slameuse et auteure de deux romans autobiographiques sur le sujet, afin de l’interroger sur l’association les Ailes de Raphaël (Ex-fondation Raphaël) qu’elle préside.   «  Nous avons modifié notre cap et élargi la vision de ce qu’était initialement la fondation. Aujourd’hui, l’association œuvre non seulement pour les personnes souffrant de la drépanocytose mais aussi pour toutes personnes en situation de vulnérabilité, personnes atteintes de maladies chroniques ou vivant avec handicap, enfants victimes de violence, enfants des rues ou orphelins, détenus mineurs... Notre objectif est de les aider à se reconstruire, à se réinsérer socialement », a expliqué Princilia Pérès. 

Pour atteindre ses objectifs, l'association les Ailes de Raphaël propose ainsi conférences, cercles de paroles, formations, ateliers d’écriture thérapeutique et poésie, ateliers de danse pour la réappropriation du corps, autant d’outils susceptibles pour soigner cœur, corps et âme par le biais de l’art et de la culture.  Et puisqu’il est question d’art, le slam était au rendez-vous du 19 juin pour conclure magistralement, par la voix déclamée de Princilia Pérès et de quelques membres de l’association, des textes en lien avec la drépanocytose. Pour le bien de l’humanité, ce n’est pas de si tôt que le chacun pour soi coupera les Ailes de Raphaël, ange de la guérison, et emprisonnera sa parole.