Hommage : « Lettre à Momo »

Vendredi 14 Juillet 2023 - 17:45

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Le 11 novembre prochain, tu aurais totalisé 33 ans de vie sur cette terre. Malheureusement ton départ si brusque et inopiné nous laisse sans voix, dans la douleur, le chagrin et le questionnement. Qu'est-ce qui s'est réellement passé cette nuit du 24 au 25 juin dernier ? Tant d'interrogations, tant de points sombres restent non élucidés... Difficile par conséquent de faire le deuil.

Poignardé, étranglé et jeté sans ménagement au bord des rails à Batignolles, dans le froid comme au combat, ton corps a été découvert sans vie baignant dans le sang.  Sur ce coup, le dormeur du Val d'Athur Rimbaud aurait eu plus de chance que toi le gringo car sa mort bien que triste avait l'air plus paisible.

Partir si jeune, avec plein de projets dans la tête, sans pour autant nous dire au revoir, tu te rends bien compte que ce n'est pas facile pour nous car tant de souvenirs remontent à la surface, notamment ceux liés à la période de confinement où vous veniez, ton complice et toi, nous rendre visite. J'ai appris qu'il ne fallait pas te laisser la boîte de beurre à table car c’était ton péché mignon.

Tu en consommais comme si tu mangeais du saka saka…Il y a aussi l'histoire avec les locataires de Batignolles où vous avez été malmenés Ashley et toi, je vous revois assis sur la véranda en racontant vos mésaventures. Qu'est-ce qu'on a rigolé ce jour-là ! Tu savais aussi être présents pour tes sœurs et d’ailleurs tu nous avais fait la promesse d'être parmi les nôtres à l'anniversaire des filles le 27 juillet. Ya Momo, ce n'est pas chouette de ta part de nous laisser tomber si tôt.

Tu n'étais pas souvent présent mais quand tu venais, tu savais marquer par ta présence. Tu étais sans chichi peu bavard, un peu fougueux comme le sont un peu tous les jeunes. Tu étais le gringo, rebelle à ta manière car la vie ne t'a pas n'en plus fait de cadeaux...Ton humilité exagéré agaçait parfois ton entourage et ton seul grand problème est que tu aimais trop les gens, bons ou mauvais...Cet amour, cette hospitalité, cette envie de vouloir aider les autres t’ont conduit à la mort, hélas !

Tu as hébergé chez toi celui que tu considérais comme ton frère mais ce dernier t'a tendu un piège. Il se faisait passer pour ton frère mais cela ne l'a pas empêché de t'arracher le souffle de vie le plus ignoblement possible : poignardé et étranglé puis jeté comme un vulgaire colis près des rails. Nos larmes coulent en silence, notre souhait est de voir cet ami et ses complices payer pour leur crime odieux.

Soldat de 1re classe Kouamba Makaya Yansi Lewis Salomon, évoluant à la CCS (Compagnie de commandement et des services) du 36e bataillon d'infanterie (36e BI), même si l'enquête patine, nous bataillerons bec et ongles pour que la vérité éclate pour toi le gringo mais aussi pour toutes les autres victimes qui sont morts injustement. Si la justice humaine n'est pas faite, celle de Dieu ne saurait tarder.

Enfin « Lettre à Momo » est l'expression la plus profonde pour moi de te dire combien nous t'aimons car tu t'es évaporé sans prévenir comme un gaz, tu t'es éteint au premier souffle comme une lampe et le pire, ta mort nous fait froid dans le dos. Je te fais la promesse que ta mort ne restera pas impunie. Repose en paix, dors en toute tranquillité, Seigneur berge le chaudement, sache que nous ferons tout pour honorer ta mémoire, tu vas nous manquer avec tes blagues à dormir debout.

 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Kouamba Makaya Yansi Lewis Salomon/DR

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