Interview. Monique Ondzé : « Les objets recyclés intéressent les étrangers car ils connaissent leur importance »

Vendredi 21 Juillet 2023 - 14:56

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Monique Ondzé est une artiste congolaise à multiples casquettes. De décoratrice d’évènement à écrivaine, aujourd’hui elle se présente comme une entrepreneure en recyclage des déchets plastiques. Dans le cadre de la Journée internationale de l’environnement, elle a créé un nouveau concept « noix de coco ». Elle nous en parle dans cet entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Pouvez–vous nous définir le recyclage des déchets plastiques ?

Monique Ondzé (M.O) : Le recyclage est le fait de transformer les objets déjà utilisés afin de leur donner une seconde vie. Cela contribue à rendre l’environnement propre et à créer de l’emploi

L.D.B.C: Comment trouvez-vous la santé économique du secteur de recyclage au Congo ?

M.O: Autrefois le recyclage n’était pas trop pratiqué. Mais, depuis peu, les gens mettent la main à la pâte et cela nous permet d’avoir de quoi nous  nourrir.

L.D.B.C: Quel est le constat qui vous a poussé à vous mettre au recyclage des déchets plastiques ?

M.O: J’ai personnellement constaté que la ville était sale, il y avait des déchets partout. Un autre constat est que certaines personnes en faisaient des déchets plastiques au sol à l’exemple du fumier. Pour éviter de tuer le  sol ou de le rendre stérile, j’ai donc décidé de créer, d’éduquer la population, d’où la fabrication des objets recyclés avec du plastique, parce que nous avons besoin d’une nature verte. Je fabrique les tableaux, les pots de fleurs, des bijoux…

L.D.B.C: Existe-t-il un réel marché dans ce secteur qui peut se heurter au marché turc et chinois que nous connaissons ?

M.O: Nos objets recyclés sont beaucoup achetés par les étrangers parce qu’ils en connaissent la valeur. Aujourd’hui au Congo, quelques personnalités s’y intéressent et ceux qui sont déjà dans le secteur du recyclage. Je peux dire que nous sommes en bonne voie

LDBC : Parlez–nous de la « noix de coco » ?

M.O: La noix de coco que j’ai ramassée à la Côte sauvage de Pointe-Noire possède une bouche, un nez, des rides des coquillages et était blessée. Je l’appelle l’esprit de la nature. Lorsque les gens consomment les noix de coco qui ont déjà leurs formes. Ils les jettent à la mer, c’est douloureux parce que la noix se blesse. Elle représente le cri de la nature qui pleure pourtant cette nature est censé protéger les animaux.

L.D.B.C : Avez-vous des concurrents de taille dans ce secteur du recyclage des déchets plastiques ici au Congo ?

M.O: Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui recyclent et c’est une bonne chose. J’en suis fière  parce que je ne suis plus seule. Mais chaque artisan à son domaine, en plus de cela sa touche personnelle.

L.D.B.C :  Le numérique est aujourd’hui une opportunité pour tout entrepreneure qui veut propulser ses activités. Comment vous vous imprégnez de cet outil dans le recyclage des objets plastiques ?

M.O : Dans ce monde, chacun a son rôle. Le numérique c’est pour ceux qui sont dans le domaine de la communication. Mais si vous avez pu voir mes œuvres sur les réseaux sociaux : Facebook, WhatsAp, cela veut dire que nous nous en servons pour attirer la clientèle.

L.D.B.C: Quelles sont vos perspectives ?

M.O: J’aimerai que les gens soient capables de recycler pour éviter de tuer la nature qui nous donne à manger tous les jours. Il faut comprendre la nature pour éviter de crier et de pleurer. A ceux qui ressentent le désir de se lancer dans le recyclage, pensons à nous retrouver pour pouvoir former une chaîne solide car l’union fait la force.

Propos recueillis par Divine Ongagna

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