Voir ou revoir : « Soul boy » d’Hawa Essuman et Tom Tykwer

Vendredi 4 Août 2023 - 14:38

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Sorti en 2010, « Soul boy » c’est l’histoire d’un père perdu, d’un fils dévoué, le tout à travers un voyage magique.

Nairobi, Kenya. Abila a 14 ans et vit avec ses parents à Kibera, l’un des plus grands bidonvilles situés à l’Est de l’Afrique. Un matin, son père est dans un délire et dit qu’on lui aurait volé son âme. Malgré son jeune âge, Abila décide de ne pas croiser les bras et s’en va à la recherche d’une solution. Avec l’aide de son amie Shiku, il apprend que son père a livré son âme à une femme spirituelle lors d’un jeu. Quand Abila trouve cette femme dans un coin sombre du bidonville, elle lui donne sept devoirs à résoudre pour regagner l’âme de son père.

Récompensé dans bon nombre de festivals à travers le monde, « Soul boy » se présente sous la forme d’un conte de fées moderne, faisant écho à l'ancrage fort des mythes dans la société kenyane contemporaine. Le film a le mérite d’inciter au courage, la détermination et la persévérance. Authentique course contre la montre pour sauver l’âme de son père, Abila ne recule devant rien pour tenter de relever le défi d’accomplir les sept travaux, clé de la libération de son père. Situé entre mysticisme, mœurs patriarcales et présence de la bourgeoisie blanche, « Soul boy » arrive à surpasser certains points obscurs de l’Afrique pour délivrer un rendu court, trépidant et sincère. En dépit de son jeune âge, Abila est l’espoir d’une jeunesse dont a besoin le continent. Une jeunesse courageuse et audacieuse qui court après la justice et le changement au travers de bonnes actions.

Bravo à l’équipe de réalisation du film d’avoir pu enchaîner les sept travaux soumis à Abila sur, seulement, 1 heure 10 que compte le film, sans que cela ne soit pesant. Une intelligence qui garde en haleine le spectateur. En effet, en trouvant le garçon toujours là où on ne l’attend pas, le spectateur est enthousiaste de franchir avec l’acteur principal la prochaine étape, comme dans un jeu vidéo.

Réalisé en langue locale kenyane, « Soul boy » est le premier opus d’une série produite par One Fine Day Films, un programme visant à réunir des professionnels kenyans et allemands autour d’un projet de film. Ainsi, la jeune Hawa Essuman derrière la caméra, et Billy Kahora au scénario ont pu travailler avec Tom Tykwer, également réalisateur de « Cours Lola, cours » et « Le Parfum », ainsi qu’une équipe mêlant techniciens kenyans et allemands pour livrer cet impressionnant premier essai, lauréat du Prix du public en janvier 2010 à Rotterdam.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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