Les immortelles chansons d’Afrique : « Civilisé » de Koffi Olomidé

Jeudi 24 Août 2023 - 19:50

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Avec des textes philo-poétiques, des chansons à succès, Koffi Olomidé a conquis les cœurs des fans et des femmes. Sa chanson « Civilisé » parue dans l’album « Les prisonniers dorment » est un véritable régal auditif.

C’est l’histoire d’amour entre un jeune homme et une jeune femme du nom de Nyonyon. Cette dernière décidera de mettre un terme à cette histoire qui ne lui apporte que des ennuis. L’homme, conscient d’être à l’origine de cette situation, fera un mea-culpa et suppliera sa dulcinée de renouer avec lui. Il va affirmer que depuis que Nyonyon est partie, il n’est plus civilisé, il a repris ses instincts sauvages. Son ultime volonté est qu’elle revienne et qu’ils vieillissent ensemble.

Dans sa façon de la supplier, l’auteur commence par une figure de style : « Même ata na enfer, ba zabulu ya gentil, Nyonyon, ba zali, oyo soki okweyi a koki ko pesa yo loboko ko tia tembe te muasi », « même en enfer, il s’y trouve des démons gentils qui te tendraient la main si tu venais à trébucher, ne doute point ». Ensuite, il enchaine avec des phrases comme : « Na lingi yo mais na za si maladroit », «  je t’aime mais je suis si maladroit » ; « Pesa etumbu, kasi mokongo te, bolingo esili te, ekoki’o sila te », « Punis-moi, mais ne me tourne pas le dos, car mon amour n’a pas cessé et ne pourra jamais cesser » ;  « Moto ya bolingo na yo ezo tumba ngai, ata na mipupoli tongo ti pokwa, moto eko sila te », « le feu de ton amour me brûle tellement, même si je me sert de l’éventail, ce feu ne s’éteint pas » ; « Nyonyon aza ya ngai moko, esika motema ebetaka oza toujours », « Nyonyon est à moi seul, là où mon cœur bat elle est toujours ».

Cet album, paru en 1990 grâce au label « Disque Espérance » sous la référence ESP 8480, a connu la participation de trois ingénieurs : François Coyault, Pierre Braner et Johnny Williams ; trois percussionnistes : Jean Marie Bolangassa, Niaou et Abro ; trois bassistes : Touré Aladji, Ngouma et Noel Assolo ; trois solistes ; Rigo Star Bamundele, Beniko Zangilu et Maika Munan. Ce dernier y a participé avec Manu Lima à l’arrangement et au synthétiseur ; trois artistes y ont écrit des chansons : Do Akongo (Kot-kot), Bamundele (Mulherengo) et Idianga Mayel (Les prisonniers dorment) ; et six chanteurs ont exécuté le chœur ; Mukangi Déesse, Myriam Betty, Likinga Redo, Luciana et Dodo Munoko.

 Compté parmi les artistes africains les plus prolifiques, Antoine Agbepa Mumba, alias Koffi Olomidé est né le 13 août 1956 à Kisangani, en République démocratique du Congio. Il est venu dans le monde musical comme parolier avant d ’être encouragé à chanter par Eménéya. Avec l’appui de Djo Mass Massaka, il crée « Le quartier Latin » en 1986. Deux ans après, il est plébiscité meilleur auteur-compositeur du Zaïre. Il a su faire valoir la musique congolaise au-delà des frontières.

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

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