Talent : Lambert Mialebama, de l’art qui protège l’environnement

Vendredi 1 Septembre 2023 - 15:12

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Dans sa mission de produire un plaisir esthétique et assurer la représentation du beau, Lambert Mialebama entend désormais donner de la voix au combat du siècle, la protection de l’environnement.

Lambert Mialebama est chauffeur de taxi et jouit d’un violent d’Ingres : l’art plastique. Conscient du fait que le secteur du transport est le plus important émetteur des GES (Gaz à effet de serre) dans le pays, il décide de rouler moins et de consacrer plus de temps à l’art plastique et à l’agriculture. Inspiré par l’agriculture, l’artiste, âgé de 65 ans, fait porter un mangoustanier ce message : « Nous ne devons plus emprunter aux générations à venir le capital écologique, mais le leur transmettre intact et même enrichi ».  (M. Mialebama entretient un verger de mangoustaniers de plus d’un hectare.)

L’œuvre de l’artiste plasticien a sa place dans les expositions à venir, à commencer par celle éventuellement prévue en marge du sommet des trois bassins Amazone-Bornéo-Congo, en octobre prochain à Brazzaville. « Il s’agit d’un sommet des trois bassins ABC, c’est-à-dire ce sera un vrai livret contenant l’alphabet et la combinaison des lettres pour enseigner à lire les dangers produits par les nations du nord qui dégradent l’environnement », a déclaré l'artiste.

Le choix du mangoustanier s’explique par le goût partagé par un grand monde. Le mangoustanier produit le mangoustan. « Le mangoustan ou garcinia mangostana est considéré comme l’un des fruits les plus délicieux des tropiques » (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Utilisation des aliments tropicaux ; fruits et feuilles, 1990).

Malgré une montagne d’œuvres d’art à son actif, M. Mialebama demeure un artiste peu connu par le grand public. Son atelier, sis 8, rue Siassia au quartier Mafouta, arrondissement 8 Madibou à Brazzaville, est une véritable caverne d’Ali Baba. On y trouve pêle-mêle  la Sentinelle Home. Le Fumeur : Une  main surmontée d’un masque africain muni d’un système électrique actionnant  un mouvement de va- et- vient permettant l’allumage de la cigarette entre les doigts de la main ; la pirogue instrument de production : Un couple de pêcheurs dans une pirogue remontant une rivière à coup de pagaie. On y voit l’homme et la femme en plein travail pour le développement.

La spiritualité n’est pas en reste dans le programme de travail de l’artiste Mialebama ; « Victoire de Saint-Michel sur le diable » : Saint-Michel en vainqueur se tient debout sur le diable (Satan), tenant dans sa main droite un glaive flamboyant. Tout en battant ses ailes, sa main gauche étendue vers l’avant en vainqueur projette des jets de flammes. En contrebas se tiennent debout deux lions d’or, symbole de la puissance. La madone (sainte vierge Marie en prière) : elle est encadrée de fleurs sous un jeu de lumière et un plafonnier de lumière bleutée. En plein mouvement, le cœur immaculé de la madone s’illumine ; la veuve noire, objet d’ornement, c’est une lampe qui produit une belle lumière…

Pour la plupart de ces œuvres, il s’agit des prototypes d’œuvres d’art. « Dans tous les cas, il ne saurait y avoir d’art sans production»,  (Charles Le Blanc, Le complexe d’Hermès, Presses de l’Université d’Ottawa, 2009, p.93).

 

Gastrone Banimba

Légendes et crédits photo : 

Lambert Mialebama

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