Les souvenirs de la musique congolaise : Floraison des groupes vocaux dans l’arène musicale congolaise

Vendredi 1 Septembre 2023 - 15:29

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Hormis les Cheveux Crépus, l’orchestre Ballet les Anges, les Elus, les Grands Orphelins, les Echos Noirs Mbamina, groupes vocaux les plus plébiscités et qui connurent une ascension fulgurante au niveau national et international, l’on assista également à l’émergence d’une flopée d’autres groupes vocaux dans l’arène musicale congolaise qui excellèrent dans le domaine de la chanson engagée dite révolutionnaire. Il s’agit  des Pattes Tendres (embryon de l’orchestre Ballet les anges).

Le groupe vocal "Les Pattes Tendres" fut créé en 1964 par Massengo Jean Pierre fonctionnaire avec les frères Kimbolo Gérard, Clotaire et Pierre Sengholt. Ils utilisèrent comme instrument de prédilection la mandoline et la cythare par Massengo et Gérard, la chanson fut assurée par Clotaire Kimbolo, Josys Toungamani écrivait les chansons pour le groupe.

"Les Cols Bleus" fut  créé en 1965 à Pointe Noire, à l’issue d’un concert du groupe les Mésanges à la case du parti de Pointe- Noire, Rifi Kitouka fut approché par le talentueux chanteur Rigadin Mavoungou qui lui suggéra de monter un groupe vocal et c’est sur les cendres des Mésanges que naquit le groupe vocal dénommé "Les Cols Bleus" en raison de la tenue de scène arboré lors de leur premier concert au lycée Victor-Augagneur. Le groupe s’appelait "Les Cols Blancs" et Azad le couturier ne disposant plus du tissu blanc pour les cols mit le bleu en lieu et place du blanc, le groupe Les Cols bleus fut composé des frères Kitouka (Rifi et Rififi), Rigadin Mavoungou, Georges Sarlabou, Charly Sao et Marie Joséo.

"Les Ombres", groupe constitué d’un chœur de neuf musiciens chanteurs et instrumentistes, sous la houlette de Pierre Matta chef du groupe, connurent des moments de gloire grâce à la technicité de ses membres, entre autres Benjamin Nkounkou, Firmin Silou, Joachin Yola, Moïse Nkouka, Albert Malonga. Ils gagnèrent leur pari à la 2e  Semaine d’Amitié de la Jeunesse Sovieto-Congolaise organisée en Moldavie en URSS du 09 au 20 août 1972, accompagnée du célèbre chanteur Clotaire Kombolo.

"Les Ombres" dans une forme éblouissante émerveillèrent et captivèrent le public tunisien lors du 1er Festival panafricain de la jeunesse Tunis en 1973, Festival au cours de laquelle participèrent les orchestres Sinza  Kotoko du Congo et l’Afrisa de Tabu Ley du Zaïre. A la fin du Festival, Pierre Matta chef de groupe immigra en France. Après avoir subsisté quelques moments le bateau battant  pavillon "Les Ombres" prit de l’eau et par la suite quelques musiciens intégrèrent les orchestres de la place.

Les Grands AS, groupe vocal, devint plus tard un orchestre  avec comme musiciens Théo- Blaise Nkounkou, Claude Mayika et Vincent Sita.

Les Anges, groupe vocal de Pointe-Noire,  Tchicaya Simon alias Sancho intégra le groupe où il trouva little Pergola Dacosta, Bangou Valentin, Bissemo Jean Pierre, Pambou Tchicaya Tchico y fit son entrée un peu plus tard. Il sied de noter qu’à l’instar des groupes vocaux sus-cités, d’autres groupes émergèrent également sur l’échiquier musical congolais aux nombres desquels l’on peut citer « Les Griots », « Les Gazeles », « Les 7 Frères », « Les Nez Epatés, « les Mains Blanches », « Les Peaux Noires », « les Grands Cols Bleus » et tant d’autres. Ces groupes vocaux comme leurs aînés, les orchestres, n’échappèrent pas à ce qui devint un fléau, à savoir la dissidence et la dislocation de groupe particulièrement le passage des groupes vocaux aux orchestres modernes au cours des années 1970 tels que «Bilengue Sakana», «Nzube Likofi», « Les Grands Chaminadiens », « Ndimbola Lokole », « Groupe Rouge », « Tout Choc Zimbabwé », « Les Techniciens (groupes communément appelés orchestres amateurs) qui ne connurent pas des lendemains meilleurs à la suite d'une mauvaise gestion à laquelle ils furent confrontés.

Ainsi donc pour clore l’histoire des épopées des groupes vocaux dans l’arène musicale congolaise, Clément Ossinonde, éminent chroniqueur de musique, dans une de ses publications, rend hommage à Jacques Loubelo et déclare : « C’est à Jacques Loubelo que reviennent tous les éloges pour avoir été celui qui a le plus contribué à la vulgarisation de la chanson engagée et qui s’est fait remarquer par ses ambitions intéressantes : construire une musique progressiste mais énergétique en l’intégrant dans un environnement spectaculaire laissant une large place à l’utilisation de la danse des « Light-Shows ».

Auguste Ken-Nkenkela

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