Développement : le Congo peut réduire la pauvreté d’ici 2050 selon la Banque mondiale

Jeudi 12 Octobre 2023 - 16:46

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Dans son nouveau rapport publié, le 9 octobre, la Banque mondiale souligne que la République du Congo pourrait réduire la pauvreté de 40 % dans les zones rurales et de 20 % dans les zones urbaines d'ici 2050 par des réformes plus ambitieuses en faveur de la diversification économique et de la résilience climatique.

Le nouveau rapport sur le développement et le climat du Congo insiste sur « le caractère nécessaire des réformes ». En effet, les pertes économiques pourraient atteindre 17 % du PIB d'ici 2050 si les efforts en faveur de la diversification de l'économie et de l'augmentation des investissements climatiques ne sont pas entrepris. « Les effets du changement climatique pourraient également faire augmenter le niveau des dépenses globales en matière de santé de 92 millions de dollars en 2010 à 260 millions de dollars d'ici 2050 », indique le rapport.

« La République du Congo se trouve à la croisée des chemins. Le changement climatique menace les gains de développement du pays et constitue un risque pour son capital naturel, physique et humain, et donc pour ses objectifs de développement », a expliqué Cheick Kante, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République du Congo. Selon lui, le nouveau rapport vise à encourager le débat sur les questions liées au climat et au développement, et à identifier les domaines d'action prioritaire « pour garantir un avenir meilleur et plus vert à l'ensemble du peuple congolais. »

Par ailleurs, le rapport identifie quatre priorités pour une croissance durable dans le pays : les infrastructures et les services plus forts et verts dans l'électricité, les transports, l'eau et l'assainissement qui peuvent apporter des résultats transformateurs. « Environ 9,2 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre à niveau les infrastructures urbaines, développer la résilience et atténuer le changement climatique dans les villes congolaises », renseigne le repport.

Le texte précise qu’une éducation, des systèmes de santé et des services sociaux adaptés au changement climatique peuvent sauver des vies et apporter des ressources vitales aux plus pauvres. « Il conviendra de mettre en place des systèmes renforcés de surveillance des maladies, ainsi que des services sociaux et d'éducation mieux adaptés aux chocs climatiques », ajoute-t-il.

En outre, des investissements renforcés dans le capital naturel notamment dans une agriculture climato-intelligente et une meilleure gestion des forêts, contribueront, d’après le document, à la création d'emplois et à la réduction des émissions de carbone. « Un investissement de 245 millions de dollars dans l'agriculture climato-intelligente peut augmenter de 50 % les rendements des cultures essentielles, tout en réduisant les émissions de 12 mégatonnes d'équivalent-dioxyde de carbone (Mt éq. CO2) ».

Le rapport de la Banque Mondiale relève que les forêts de République du Congo génèrent 260 millions de dollars en exportation de bois et stockent plus de 44 gigatonnes d'équivalent de CO2. « La protection et la valorisation de la forêt sont essentielles pour transformer le capital naturel du pays en richesse. Un investissement de 690 millions de dollars dans des pratiques évitant l'agriculture sur brûlis et l'exploitation forestière à faible impact bénéficierait à 380 000 membres des communautés forestières et permettrait une réduction des émissions de 131 Mt éq. CO2 », raconte le document.

« Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans la mobilisation du financement pour mettre en œuvre un ensemble ambitieux de réformes et d'investissements dans un contexte de marges budgétaires restreintes », souligne le représentant régional de la Société financière internationale (IFC) au Congo Malik Fall. Pour y parvenir, a-t-il assuré, « il est nécessaire de sensibiliser les parties prenantes aux risques et opportunités que présente le changement climatique, mais aussi de proposer des solutions innovantes et des réformes du secteur financier ».

Yvette Reine Nzaba

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