Saint-Ouen près de Paris : un collectif de Congolais s’oppose à l'expulsion de Mère Véro la Congolaise

Mardi 9 Janvier 2024 - 9:15

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Par arrêté municipal daté du 3 novembre 2023, le service de salubrité de la ville de Saint-Ouen procède à l’expulsion des locataires de l’immeuble abritant trois familles et un commerce dit "Chez Mère Véro la Congolaise". Un collectif de Congolais, mené par Jacobson Ekembe Noko Sona, Moukacha Monama Sapelogue et Jocelyn Armel Bachelor, s’est opposé à l’exécution de cet acte municipal.

Membres de la diaspora en solidarité avec Mère Véro à Saint-Ouen, 8 décembre 2024Le 8 janvier, aux premières heures de la journée, le 32 de la rue Eugène-Lumeau, à Saint-Ouen, a connu une effervescence entre les agents municipaux et le collectif des Congolais solidaire à Mère Véro.

Pour la mairie de Saint-Ouen, cet immeuble présente, du fait de son propriétaire défaillant, les caractéristiques d’un d'habitat indigne recouvrant l'ensemble des situations d'habitat portant atteinte à la dignité humaine. Elle a décrété de ce fait que ses locaux sont devenus insalubres.  Dans une telle situation, la mairie était dans l’obligation de se substituer au propriétaire afin de mettre les locataires en sécurité, passant par une procédure d’urgence entraînant une expulsion en plein hiver. Tous les locataires devaient déménager.

Le temps était au grand froid quand les membres du Collectif, en direct de Ziana TV, ont fait valoir leur solidarité à Mère Véro. Ils ont appelé les autorités de la diplomatie congolaise à interférer face à cette décision.

« Ici, chez Mère Véro la Congolaise, c’est à la fois un restaurant et un lieu de rendez-vous socio-culturels, une véritable institution culturelle de la diaspora », ont-ils confié en direct en égrenant la liste des artistes connus et en herbe, des personnalités congolaises tant politiques que culturelles. De Tabu Ley, Michel Boyibanda en passant Papa Wemba jusqu’à Prince Youlou Mabiala ou Maurice N’Guesso, chez Mère Véro, c’est le lieu des rendez-vous culturels en général, et plus particulièrement de la rumba à Paris et sa proche banlieue.

Ils se sont indignés qu’après 42 ans de location en bonne et due forme, la mairie procède à l’expulsion inhumaine d’une icône de l’amitié culturelle des deux Congo en France.

En parallèle, les pourparlers à titre judiciaire menés par les conseils de Me Michel Langa ont permis de trouver un relogement en urgence pour la famille de Mère Véro. Mais les actions en justice se poursuivront en vue de voir comment statuer à propos du contrat de bail de l’enseigne « Chez Mère Véro» en cessation contrainte d’activité.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Des membres de la diaspora en solidarité avec Mère Véro à Saint-Ouen, 8 décembre 2024 / Marie Alfred Ngoma

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