Les immortelles chansons d’Afrique : « Bungaya » de Nzongo Soul

Jeudi 11 Janvier 2024 - 17:52

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Nzongo Soul s’est frotté à la notoriété en cristallisant dans sa créativité la fusion de la musique traditionnelle de son terroir avec les tendances modernes. Sa chanson « Bungaya » a récolté un succès explosif.

Parue en 1984, sous les auspices de l’Industrie africaine du disque, la chanson « Bungaya » occupe la première place de la face B de l’album « Africa Walla » dont la référence est IAD/0046. Le vocable « Ngaya », disons-le, apparaît pour la première fois dans le microcosme des sapeurs. C’est, en effet, Gonde Maleba qui est le premier à créer ce néologisme. A l’origine, ce mot désignait une personne qui ne s’habillait pas avec art. « Bungaya » est donc la mauvaise manière de s’habiller.

Dans cette chanson, Nzongo Soul étend la connotation de ce mot sur tous les plans. « Bungaya » devient ainsi la mauvaise manière de se vêtir, de se comporter, etc. « Yaya Nzongo ebu ka tele, wala e, nzila bisalu tu fueti landa, wala e. wena luaza bo bungaya, wala e, wena mvindu bo bungaya, wala e, wena na miangou bo bungaya, wala e, wena kundu bo ». Traduisez: « Le grand frère Nzongo a dit que nous devons suivre le chemin du travail. Celui qui bavarde beaucoup est un Ngaya. Celui qui est sale est un Ngaya, celui qui est méchant est un Ngaya, celui qui est sorcier est un Ngaya ». En outre, l’auteur va encore enfoncer le clou:« Ka lu nguisa ko, ba mbaki, biwengue, ba mbolo ba lobo sala ». Comprenez: « Vous n’allez pas me convaincre, vous les imposteurs, les hommes libres qui aimez  tout faire à votre tête, les paresseux ». En conclusion, Nzongo Soul blâme le vice et invite les hommes  au travail.

Ce titre, qui est marqué par deux chants d’animation, débute par les percussions de Verbe Buedienina,  Lavesso, Nzonzi 1er et Rickky Siméon. Ensuite, Nzongo Soul invite les hommes à battre les mains. A ce stade, la musique est encore traditionnelle. Mais quand interviennent les guitares, la chanson prend une autre dimension. En effet, ces instruments à corde qui vacillent entre funk, soul, country et hard rock sont exécutés de manière à produire des sonorités endiablées par le bassiste Dana Ngoula, l’accompagnateur Ben Koulou et le soliste Jeff Louna. Pendant ce temps Gyrles  Louna, Hervé Hombessa, Pierrette et Ben Koulou assurent le chœur.

Né le 3 mai 1955 à Brazzaville, Faustin Nzongo, alias Nzongo Soul, a débuté sa carrière dans les années 1970. Son parcours est jalonné du grand prix RFI et du prix TF1 de la meilleure présentation scénique, en 1984. Décédé le 10 janvier 2018, il a fait la promtion du Walla, un genre musical congolais, et a jeté les bases de la world musique. Six ans après sa mort, ses chansons représentent pour la postérité des reliques musicales.

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Nzongo Soul

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