CAN 2023 : la Mauritanie entre dans l’histoire, l'Algérie rentre à la maison

Mardi soir, à Bouaké, les Mauritaniens sont entré dans l’histoire. Ils ont remporté, face aux Fennecs, leur première victoire dans une CAN et se qualifient pour les 8^es de finale, après des éliminations en poules lors des éditions 2019 (deux nuls, une défaite) et 2021 (trois revers).

A rebours de cette progression notable, les champions d’Afrique 2019 sombrent, enchaînant un troisième camouflet après les éliminations au premier tour de l’édition 2021 et en barrages du Mondial 2022, avec le but de Toko-Ekambi à Blida. 

En Côte d’Ivoire, l’Algérie aura davantage marqué les esprits par le comportement de ses supporteurs, influenceurs et dirigeants que par sa qualité de jeu : deux nuls, une défaite, une équipe déclinante et sans idée, parfois sans réussite également, et un sélectionneur sans solution.

En pré-retraite en Arabie saoudite, Riyad Mahrez cristallise beaucoup de déception et de frustration, mais le problème est bien plus large. La stratégie fédérale de récupérer les binationaux formés en France (Ounas, Aouar) atteint ses limites et ne masque pas le déclin des clubs algériens et la médiocrité du championnat local.

Artisan du succès de 2019, Belmadi n’a pas su régénérer son groupe, clairement en fin de cycle, malgré le potentiel évident de quelques joueurs comme Amoura.

Sur le banc adverse, le coach Amir Abdou a refait le coup de 2022 avec les Comores, arrachant la qualification au dernier match après deux défaites initiales.

A Yaoundé, son équipe avait fait tomber le Ghana (3-2), à Bouaké, il a accroché un autre géant d'Afrique à son palmarès.

Le Marseillais s'est fait peur jusqu'au bout, sur la seule faute de main de Niasse (90^e+5 min), et a souffert que son équipe ait manqué des balles de K.-O. par AK47 (55^e min) au bout d'une série de dribbles ou une frappe de Papa Ibnou Ba sur la barre (85^e).

Mais tout son groupe a explosé de joie au coup de sifflet final, à la grande satisfaction du public ivoirien qui avait pris le parti de son équipe.

Cette CAN aura en tous cas offert un nouvel héros au peuple mauritanien : Yaly Dellahi. Il est capitaine, défenseur et sociétaire d’AL Hedood, en Irak.

C'est lui qui a marqué le but que l'on racontera longtemps aux enfants à Nouakchott ou Nouadhibou. Profitant d'une frappe contrée détournée dans ses pieds par Mohamed Tougai, il a trompé Anthony Mandrea (37^e min).

Le gardien de Caen a pourtant longtemps retardé l'échéance face à Souleymane Anne (14^e min), Aboubakary Koita "AK47" (45^e+3min ) ou encore une tête de Dellahi (49^e) Aboubakar Kamara (82^e min).

Les Mourabitounes ont mérité leur succès. Ils ont retenu les leçons de leurs bons matches précédents, où ils s'étaient fait contrer après avoir fait jeu égal avec le Burkina Faso (1-0) et l'Angola (3-2). Cette fois, ils ont contré intelligemment et défendu férocement, sans fautes de concentration.