Portrait : Nestelia Forest prône l'indépendance financière pour être épanouie

Vendredi 29 Mars 2024 - 17:46

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Altière et gracieuse, Nestelia Forest n'est plus à présenter au regard des nombreuses distinctions qu'elle a reçues ces dernières années dans le secteur de la musique urbaine. Elle nous reçoit dans le studio où elle travaille, espace qui lui sert autant de boutique, l'artiste étant aussi une entrepreneure dans l'âme.

La musique, c’est son violent d'Ingres et les langues du terroir un canal pour exprimer ce qu'elle ressent. D'ailleurs, Nestelia Forest avoue que ses chansons n'auraient pas la même saveur si elle les chantait en français. « C'est une sorte de magie, un moment spécial quand je chante en Bembé, Lari et autres langues du Congo », explique-t-elle. Elle avoue que chanter en langue est une manière pour elle de replonger dans la culture congolaise. « Imaginez qui est excité comme une puce quand la journée internationale de la langue maternelle arrive ? », dit-elle en souriant.

Pourtant, on aurait juré que Nestelia chante en langue pour toucher le maximum de Congolais. Non, cela la reproche plutôt de sa culture et lui permet de découvrir la richesse enfouie dans chaque langue qu'elle exploite. « C'est plutôt la façon de m'exprimer en langue qui attire car, ce ne sont pas tous les Congolais qui comprennent ce que je dis quand je chante en Bembé, par exemple », a-t-elle dit.

Mais peu importe la langue, l'essentiel pour elle est la conscientisation de la jeunesse avec des titres comme  «Cocorico» où elle évoque la vie d’un  jeune homme qui joue les Casanova. Avec  «Nzoumba», l’artiste interpelle une jeune fille à se ressaisir au regard de la vie qu’elle mène. Dans «39,19 », elle évoque la violence faite aux femmes... Et bien évidemment, le thème de l'amour n'y échappe pas avec «Ntimani», un featuring avec Wayé et tout récemment «Ngo gwani», en featuring avec la slameuse Mariusca. Une chanson qui cartonne sur les réseaux sociaux et les chaînes nationales.

Adulée par les jeunes qui l'identifient à la Beyonce du Congo, Nestelia est reconnaissante car cela n'a pas toujours été rose pour elle qui a dû s'armer de courage pour ne pas abandonner la scène. C'est la détermination, la persévérance et l'amour du travail qui l'ont sortie de l'ombre pour la lumière. « Si je devais m'adresser aux femmes et plus particulièrement aux filles, c'est de leur dire que le travail paie toujours. Il n'y a pas d'autres issues », a indiqué cette dernière, heureuse de servir de modèle à la jeune fille.

Pour ce qui est de la Journée internationale des droits des femmes, Nestelia n’y est pas allée par quatre chemins. Selon elle, « l'indépendance financière de la femme est la clé qui lui permet de vivre une vie plus épanouie car, la politique de la main tendue rend la femme dépendante. Celle-ci reste une proie facile aux alléchantes propositions autour d'elle qui ne sont en fait que des traquenards pour mieux l'assujettir. Alors, oui au port du pagne, mais avec les poches pleines », a fait savoir l'artiste. Elle ne compte pas s'endormir sur ses lauriers en ce mois de mars puisqu'elle fera ce qu'elle sait le mieux : monter sur la scène. Bon vent à elle !

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Nestelia Forest/ Mirna Kintombo

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