Gastronomie : voyage au cœur des saveurs du terroir

Cette séance de dégustation s’est déroulée en présence de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, de quelques membres dudit ministère ainsi que des personnalités politiques congolaises, des représentants d’organisations internationales et des diplomates. Le menu se composait notamment de la banane plantain et sa crème légère en guise de mise en bouche suivie d’autres fruits et légumes en préentrée et de petit salé comme entrée. Comme plats principaux, les convives ont savouré du pavé de bar de Brazza et de la volaille fermière croustillante. Au dessert a été proposé du crumble aux fruits. Ce menu aux allures exotiques et modernes a été essentiellement concocté avec des ingrédients du terroir comme la pâte d’arachide, les noix de palme, la patate douce, le bissap, la citronnelle, la noisette de Mvouti, la barbadine, le malombo, etc.

Ce mixte de techniques européennes aux saveurs locales ont conquis les officiels qui ont tari d’éloges le coaching des chefs Alf Bantsimba et Jeffrey Zobel, venus de France, à la douzaine de cuisiniers congolais en formation. « C'était excellent, vraiment une très belle expérience. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'était de partir vraiment de quelque chose de traditionnel, de le revisiter et de le moderniser, surtout que ça soit fait par des jeunes dans un élan de transfert de compétences. Bravo à madame la ministre pour l’initiative ! », a déclaré Fatoumata Barry Marega, représentante de l'Unesco. A l’ambassadeur de l'Union européenne (UE) au Congo, Giacomo Durazzo, de renchérir : « En partant des produits du Congo, ça été une belle découverte cette élaboration vers une cuisine un peu plus moderne et revisitée. Dans un bon espoir que cette formation soit un succès et qu'on ait de plus en plus de nouveaux chefs qui puissent donc préparer des plats de la cuisine congolaise revisitée ».

Pour les deux coachs, cette séance de dégustation initiée par le ministère de l’Industrie culturelle montre à suffisance que le but fixé, à savoir celui de valoriser le patrimoine culinaire congolais et de renforcer l'expertise dans le secteur de l'hôtellerie, semble atteint. « L'objectif était d’apprendre aux participants à redécouvrir leurs produits, de savoir comment le produit fonctionne, comment il réagit, comment retirer certaines saveurs qui peuvent nous paraître parfois assez amères ou aigres et de savoir comment on peut les transformer pour les sublimer. Je suis très fier de mes apprenants parce qu'ils ont donné beaucoup d'énergie et beaucoup d'efforts. Ce n'était pas évident parce qu'on a eu très peu de temps pour se préparer et, honnêtement, ils ont fait un gros boulot et je suis sûr que, au terme de la formation, ils repartiront avec beaucoup de connaissances et beaucoup d'envie », a indiqué le chef Alf.

Pour l’un des participants, Brige, cette formation a le mérite de les emmener à se surpasser, à faire preuve de curiosité et de créativité. « Grâce à cette formation, on a par exemple appris que l’on peut manger du safou, mais sans avoir la forme du safou dans l’assiette. C’est vraiment spectaculaire. Je n’ose imaginer tout ce qu’on peut faire avec la diversité de produits que nous avons ici au Congo », a-t-il dit.  Rosia Mangue a, pour sa part, remercié le ministère de tutelle pour l’initiative tout en souhaitant de la pérenniser afin que plusieurs autres cuisiniers locaux s’arriment à ces techniques de transformation des produits du terroir. Son vœu est de voir plus de plats gastronomiques congolais dans les menus des restaurants de la place et même ailleurs.