Diplomatie: Xi Jinping termine sa tournée européenne par la Hongrie

Le président chinois, Xi Jinping, est reparti vendredi de Budapest, bouclant sa première tournée européenne depuis 2019. Durant son séjour, il a eu de nombreux entretiens avec le président hongrois, Tamas Sulyok, et le premier ministre, Viktor Orban. Évoquant des relations diplomatiques "à leur apogée" en 75 ans d'histoire, le dirigeant chinois a annoncé le renforcement du "partenariat stratégique" déjà florissant avec le pays d'Europe centrale.

Il a appelé la Hongrie, qui présidera l'Union européenne au second semestre, à jouer un rôle plus important dans le développement de la coopération entre la Chine et cette organisation.

Au total, dix-huit accords commerciaux ont été divulgués, des liaisons ferroviaires au secteur nucléaire, en plus des usines de batteries et voitures électriques qui poussent partout sur le sol hongrois.

Pour son premier voyage en Europe depuis 2019, Xi Jinping a également fait escale en Serbie, autre pays très amical, où le président Aleksandar Vucic lui a réservé un accueil sous le signe du "respect" et de "l'amour".

En Serbie comme en Hongrie, le géant asiatique a beaucoup investi, notamment dans les secteurs minier et manufacturier pour l'un, dans les batteries et véhicules électriques pour l'autre. 

Message à l’Europe

En France accueilli lundi dernier au Palais de l'Elysée à Paris, puis le lendemain dans le massif des Pyrénées, Xi Jinping aura eu des échanges "francs" avec le président Emmanuel Macron sur les différends commerciaux Chine-Europe ou encore les liens Pékin-Moscou vus avec suspicion par les Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine, tandis que la Serbie et la Hongrie entretiennent des relations proches avec la Russie et la Chine. Car Pékin et Budapest sont sur la même longueur d'onde, plaidant pour un règlement pacifique en Ukraine tout en restant proche du Kremlin.

Emmanuel Macron et Xi Jinping n'ont pas cherché à dissimuler leurs différends sur le commerce entre l'Europe et la Chine et le président français a appelé à un cadre de concurrence loyale.

Conviée pour afficher un front continental uni, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu que l'Union européenne prendrait des décisions fermes pour protéger son économie, dénonçant l'afflux de véhicules électriques chinois massivement subventionnés. "Le soi-disant problème de la surcapacité de la Chine n'existe pas", leur a répondu Xi Jinping.

Concernant l'Ukraine, il s'est voulu plus consensuel, réaffirmant sa volonté d'œuvrer à une solution politique. Et il a apporté son soutien à une trêve olympique à l'occasion des Jeux de Paris cet été, poussée également par Emmanuel Macron.

Cette trêve pourrait servir, s'agissant de l'Ukraine, à enclencher un processus plus politique après plus de deux ans de conflit. Mais Paris, qui insiste depuis un an pour que Pékin fasse pression sur la Russie pour contribuer à mettre fin à la guerre, se veut lucide sur les chances limitées d'une percée rapide. D'autant que le président chinois reste le principal allié de son homologue russe, Vladimir Poutine, qu'il doit recevoir prochainement.