Coopération : les relations sino-africaines célébrées à Brazzaville

Samedi 11 Mai 2024 - 17:05

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Des experts, chercheurs, décideurs politiques et des acteurs du développement étaient réunis à Brazzaville les 8 et 9 mai, à l’occasion du séminaire international franco-congolais sur le thème « La Chine et l’Afrique », pour passer en revue le niveau de la coopération entre ces deux partenaires historiques.

Organisé par l’Académie des sciences d’Outre-mer (Asom) pour la première fois de son histoire hors de la France, le colloque a permis d’évaluer le développement de la Chine sur le continent africain et dans le monde. Deux jours durant, les participants ont suivi des communications à travers des panels qui ont mis en exergue le rôle de la coopération chinoise dans le développement des infrastructures en Afrique, et l’émergence d’une économie mondiale ouverte et inclusive.

Parmi les sous-thèmes développés, on peut citer l’Afrique et la stratégie des multinationales chinoises ; la Chine-Afrique, une danse diplomatique pour la paix ; un état des forces militaires chinoises aujourd’hui ; la Chine, un pont pour le passage du bilatéralisme du XXe siècle au multilatéralisme du XXIe siècle ; dialogue entre la Chine et le monde francophone ; l’Afrique dans la stratégie économique de la Chine ; le partenariat stratégique global entre la Chine et le Congo, manifestation d’un axe stratégique Pékin-Brazzaville ; la mise en place des infrastructures congolaises : le rôle des Chinois et des Indiens ; la coopération sino-congolaise : moteur principal du développement des infrastructures et de l’unification du territoire. A cela, s’ajoutent l’Initiative la Ceinture et la route; la stratégie chinoise en Asie du Sud-Est et en Asie du Sud ; le rôle de la coopération sino-africaine dans la construction d’un ordre international juste et équitable.

En effet, les relations entre la Chine et l’Afrique se sont amplifiées ces vingt dernières années, la Chine devenant un partenaire incontournable pour plusieurs pays africains, un acteur majeur dans le domaine des infrastructures, des ressources naturelles et du commerce sur le continent. Le secrétaire perpétuel de l’Asom, Dominique Barjot, a indiqué que la rencontre de Brazzaville a permis aux participants de constater la place grandissante qu’occupent les pays africains dans la stratégie internationale chinoise. « Les relations Chine-Afrique ont connu un développement prodigieux au cours des vingt dernières années. Nous chercherons ensemble à en éclairer les modalités des facteurs autour de trois axes majeurs : la construction d’un ordre international juste et équitable, la préservation d’un environnement mondial de paix et de sécurité, l’émergence d’une économie mondiale ouverte et inclusive », a-t-il souligné à l’ouverture du colloque.

Les actes du colloque consignés dans un document

L’ambassadeur de Chine au Congo, Li Yan, a, quant à elle, salué la présence d’imminentes personnalités qui se sont mises en immersion au Congo pour constater le fruit de la coopération sino-congolaise. Selon elle, son pays envisage une nouvelle perspective pour faire comprendre l’amitié sino-africaine et la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique.

De son côté, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a rappelé que le choix de Brazzaville a été certainement la reconnaissance de la contribution des plus hautes autorités congolaises à l’épanouissement, à la pensée intellectuelle et des valeurs universellement partagées mais aussi une reconnaissance de leur engagement dans les grands combats de l’humanité. Ce séminaire franco-congolais sur la Chine et l’Afrique se déroule, a-t-il souligné, à un moment emblématique où est célébré, de manière concomitante, le 60e anniversaire des relations des deux pays avec la Chine, et à un moment où le Congo postule la co-présidence du forum de la coopération Afrique-Chine.

Tirant les conclusions des retrouvailles de Brazzaville, Anatole Collinet Makosso a retenu que la relation Chine-Afrique s’est imposée comme un phénomène nouveau dans les relations internationales, suscitant la curiosité intellectuelle et scientifique ; tous les panélistes s’accordent sur l’utilité d’une telle relation qui contribue à faire avancer les grandes causes de l’humanité. Il s’agit notamment du rapprochement des continents et des civilisations, de la lutte contre la pauvreté et le développement socio-économique, l’ambition de construire un nouveau type de partenariat plus égalitaire et plus bénéfique pour toutes les parties.

Le chef de l’exécutif congolais pense, par ailleurs, qu’à l’étape actuelle des relations Chine-Afrique, il faut passer à l’étape de l’industrialisation accélérée de l’Afrique, de la construction des infrastructures et des industries extractives aux industries transformatrices vitales pour un développement endogène et pour la maîtrise des outils du développement. « Le premier séminaire délocalisé de l’histoire de l’Académie des sciences d’Outre-mer vient d’ouvrir une nouvelle étape dans la relation Chine-Afrique non seulement en construisant une approche d’investigation intellectuelle du sujet tout à fait nouveau mais aussi en ouvrant de nouvelles perspectives plus prometteuses et peut-être plus enrichissantes. De même, le séminaire de Brazzaville entre dans les annales de l’académie comme un tournant dans la construction d’une communauté internationale au destin commun, aux ambitions communes et aux valeurs partagées », a-t-il conclu.     

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Le Premier ministre entouré des participants/ DR 2- Une vue des participants/DR

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