Coopération sanitaire : les membres africains de l’Académie nationale de médecine réunis à Brazzaville

Vendredi 17 Mai 2024 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a ouvert le 17 mai à Brazzaville les travaux de la réunion de réflexion des membres africains de l’Académie nationale de médecine, France, sur la coopération sanitaire de la France avec les pays à ressources limitées.

Les membres correspondants de l’Académie nationale de médecine issus de dix pays d’Afrique francophone ont jusqu’au 18 mai pour mener des réflexions sur le rapport sur la coopération sanitaire de la France avec les pays à ressources limitées. Selon ce rapport, malgré des financements importants et une expertise reconnue, la coopération sanitaire entre les deux parties n’a pas été à la hauteur des attentes. D’où la nécessité d’apporter des améliorations aux partenariats existants à travers une stratégie d’ensemble associant une mise en œuvre et un suivi des politiques scientifique, administrative, technique et éthique en commun.

« Nous sommes réunis avec la noble ambition d’un partenariat rénové et renforcé entre l’Afrique et la France dans un cadre institutionnel transparent de concertation qui permet aux parties prenantes de définir ensemble les priorités vis-à-vis des enjeux scientifiques de demain. Ceci dans l’intérêt supérieur de la population. Nous devons écrire une nouvelle page de la coopération sanitaire de la France avec les pays francophones d’Afrique. C’est un moment rare que les scientifiques soient à l’avant-garde des politiques de coopération entre Etats, c’est un pari et nous espérons relever le défi », a expliqué l’initiateur de la réunion, Pierre M’Pelé, précisant que le mémorandum de Brazzaville sera leur contribution pour une solidarité agissante entre les nations et les peuples.

Le président honoraire de l’Académie, Marc Gentilini, a rappelé le danger réel de voir s’évader d’importants crédits européens ou nationaux par l’Agence française de développement vers d’autres horizons au détriment de la population des pays à ressources limitées. « Le maintien de l’aide aux pays francophones qui sont pour beaucoup les plus pauvres réclame une volonté politique et une coordination, un certain leadership. Nous pouvons envisager une nouvelle façon de travailler ensemble pour le plus grand bénéfice des plus démunis victimes des procédures défaillantes ou uniques », a-t-il déclaré. Il a invité les autorités africaines à accorder une place de choix aux chercheurs, enseignants et soignants pour plus d’efficacité et davantage de respect au service des malades.

Nécessité de changer de paradigme

Le chargé d’affaires de l’ambassade de France au Congo a, de son côté, assuré les participants que les conclusions et recommandations de la réunion de Brazzaville seront transmises à l’Académie de médecine et partagées avec le gouvernement français pour examen. Il a rappelé que la santé mondiale engage tous les acteurs (gouvernements, organisations internationales, institutions financières, chercheurs, société civile, secteur privé). « Elle touche tous les secteurs et concerne tous les pays. La France a une longue tradition d’engagements en faveur de la santé mondiale ; une tradition renouvelée avec la nouvelle stratégie de santé mondiale pour la période 2023-2027 », a-t-il soutenu. 

Le Premier ministre, quant à lui, a indiqué que le rapport de l’Académie nationale de médecine et celui de la Cour des comptes de la République française dans le domaine de la coopération sanitaire avec les pays à ressources limitées confirment la nécessité d’une réflexion profonde et partagée dans tous les domaines de coopération. Pour Anatole Collinet Makosso, le temps est venu de redéfinir ensemble une nouvelle politique de coopération entre l’Afrique et la France. Une coopération qui passe par un changement de méthode, de paradigme. « Toute coopération mutuellement fructueuse entre nations passe par une grande concertation et ce, dans tous les domaines y compris de celui de la santé, la recherche médicale, les soins et la formation avant d’être formalisée à travers les canaux de prise de décision plus transparents et institutionnels. Au cours de vos travaux entre académiciens français et africains, vous serez appelés à poser un nouveau regard, un regard d’hommes et de femmes de sciences sur l’Afrique en écoutant les aspirations profondes des Africains pour construire une nouvelle coopération ancrée sur les besoins, les cultures et les réalités locales », a-t-il souligné.

Invitant les participants à construire un nouveau modèle de coopération en faveur de leurs nations respectives, le chef du gouvernement congolais nourrit l’espoir de voir les échanges de Brazzaville contribuer à l’amélioration du partenariat entre la France et les pays d’Afrique francophone dans la suite logique de leurs relations historiques rénovées. « Il est donc fondamental aujourd’hui plus qu’hier de mettre en commun nos intelligences pour une coopération dans le domaine de la santé, des sciences, de la technologie, de l’innovation et de la recherche médicale, des soins et de la formation qui soit bénéfique à tous », a-t-il conclu.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- La photo de famille /Primature 2- Les participants/Primature

Notification: 

Non