Défense : le Bénin dément la présence de camps militaires français sur son territoire

Lundi 20 Mai 2024 - 9:15

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Le gouvernement béninois et l’état-major français ont démenti catégoriquement les accusations nigériennes sur la présence de camps militaires français sur le territoire de ce pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que la formation de terroristes.

Les autorités béninoises et françaises ont rejeté les accusations nigériennes concernant l'existence de bases militaires françaises au Bénin. Selon le Niger, cette situation justifie le maintien de la fermeture de la frontière entre les deux pays.  Des accusations qualifiées « d’affabulations » par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères béninois, Wilfried Léandre Houngbédji. Mon « pays, contrairement au Niger jusque dans un passé récent, ne dispose d'aucune base militaire étrangère », a -t-il déclaré. Il a ajouté que le Bénin construit depuis 2022 de petits camps militaires dans les zones frontalières avec le Burkina Faso et le Niger pour prévenir et lutter contre le terrorisme. « Les tentatives d'incursions djihadistes que nous enregistrons proviennent essentiellement de ces deux pays » a-t-il précisé. En réponse aux accusations nigériennes de formation de terroristes sur le sol béninois, le porte-parole a insisté que son « pays n'abrite aucune cellule terroriste sur son sol et, par conséquent, ne forme pas de terroristes pour aller attaquer un autre pays ». Selon lui, le Bénin n'a pas fait le choix du « populisme », critiquant implicitement les autorités nigériennes.

L'état-major des Armées françaises a indiqué qu'il « n’existe pas au Bénin de base militaire française (les seuls militaires permanents sont l’attaché de défense et les coopérants qui sont détachés auprès du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères) ». Il précise toutefois qu'il y a « ponctuellement des Détachements d’instruction opérationnelle temporaires et de courte durée qui peuvent y être déployés, composés de militaires issus des éléments français au Sénégal ou des éléments français en Côte d'Ivoire pour appuyer, à leur demande, les forces armées béninoises par des actions de formation et d’entraînement ».

Par ailleurs, la France compte actuellement cinq implantations militaires en Afrique : au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon et à Djibouti. Pour sa part,  le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine, a affirmé que « par principe, il est évidemment faux qu'il puisse y avoir une quelconque formation de terroristes sur nos bases militaires ».

Les accusations nigériennes surviennent dans un contexte de tensions accrues entre les deux pays depuis le coup d'État du 26 juillet 2023 au Niger. Les relations se sont détériorées après que le Bénin a interdit l'embarquement du pétrole brut nigérien à partir du port de Sèmè, en réaction à la fermeture de la frontière par le Niger. Le Premier ministre nigérien de transition, Ali Mahamane Lamine Zeine, a justifié la fermeture de la frontière en affirmant qu'il y a « au moins cinq camps de l'armée française au Nord du Bénin, près de la frontière nigérienne, soutenant que des terroristes sont entraînés dans certains de ces camps pour venir déstabiliser le Niger ».

Le président béninois, Patrice Talon, a laissé entendre que son pays ne permettra pas le chargement de produits nigériens tant que la frontière reste fermée.

Noël Ndong

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