Théâtre : la pièce « L’autre nom » jouée aux ateliers Sahm

Lundi 17 Juin 2024 - 15:45

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« L’autre nom » de François Bikindou a été représentée sur les planches le 15 juin aux ateliers Sahm par la troupe « Théâtre de l’imaginaire ».

Sur une mise en scène de Jean Clauvice Ngoubili et une régie lumière de Galylée Fiston Seolo, le comédien Eros Fuadiaminu a déployé avec brio le récit « L’autre nom » de François Bikindou, adapté par Jacques Eric Victorien Mampouya. Cette pièce raconte l’histoire d’un immigré clandestin en France. Ayant constaté son inexistence légale, il décide de s'en attribuer une en empruntant l'identité d'un ami grâce à une histoire de sosie. Malheureusement, sa vie sous cette vraie-fausse identité ne fait qu'accentuer sa solitude et son impression d'inexistence. Il réalise, malgré l'opulence matérielle qu'offre sa nouvelle vie, que le véritable bonheur ne s'acquiert que dans l'acceptation de soi.

Eros Fuadiaminu évolue dans l’univers du théâtre depuis 2007. Il a l’habitude des planches et des pièces. Pourtant de toutes ces années de carrière professionnelle, la soirée du 15 juin était particulière pour lui. Même les spectateurs ont perçu son trac dans les premières minutes ayant suivi son apparition sur la scène. Pour cause : c’est son défunt père Jacques Eric Victorien Mampouya qui avait découvert le texte « L’autre nom », l'auteur étant un frère à lui ou un ami, et qui l’avait adapté et même joué peu avant sa mort.

« Cette pièce, je l'avais découvert simplement à travers une lecture. C'est la dernière pièce aussi qu'a joué mon père avant de décéder. Et pour moi, c'était quelque chose peut-être pour me dire que là j'ai franchi un autre pas, j'ai fait le deuil de mon père en tant que comédien. J'ai fait trois ans au total à lire la pièce et à la relire pour essayer de la comprendre. Et la quatrième année, qui est celle-ci 2024, j'ai décidé de me mettre en scène parce que je ne voulais pas que ça soit moi qui fasse la mise en scène, mais que quelqu'un d’autre. Et j'ai contacté M. Clauvice, qui est un père aussi pour moi et un doyen dans le domaine », a-t-il fait savoir.

« Quand son fils est venu me voir, il m'a dit, ton grand frère m'avait laissé ce texte, lis-le et je veux que tu me mettes en scène sur ce texte. J'ai lu le texte et j'ai vu qu’il cadrait un peu avec l'actualité d'aujourd'hui, avec les jeunes qui s'aventurent et qui disent même que mourir sans voir Paris est un péché. Et donc, je me suis dit, okay, ce texte peut éduquer certaines personnes », a témoigné Jean Clauvice Ngoubili. En effet, L’autre nom aborde la question de l’identité sous le prisme de l’immigration. « Il y a un adage qui dit, on est mieux chez soi. Cela ne nous empêche pas de voyager, parce qu'il faut voyager pour découvrir. En tant qu’artistes, nous visitons différents pays et quand nous arrivons là-bas, nous rencontrons des amis qui y sont depuis des années. Pour certains, tout se passe bien mais en les sondant, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas aussi libres et aisés qu’ils le prétendent. Et donc je pense que la vraie liberté, c'est chez soi », en pense le metteur en scène.

Après cette présentation et un enregistrement vidéo en direct, la troupe Théâtre de l’imaginaire espère captiver l’attention des tourneurs de spectacles, programmeurs et des directeurs de théâtre et de festivals partout dans le monde, en vue de jouer la pièce L’autre nom à l’international. « Sinon, le dossier nous l'avons fait. Nous avons aujourd'hui des images et la vidéo. On va donc essayer de mettre sur le marché international », a souligné Jean Clauvice Ngoubili.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Eros Fuadiaminu interprétant la pièce « L’autre nom »/Adiac 2- Une vue du public assistant au spectacle de théâtre/Adiac

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