Législatives 2024 : la France s’oppose à l’extrême droite

Lundi 8 Juillet 2024 - 10:30

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Ni extrême droite ni majorité claire. Au terme d’un scrutin historique, la France se retrouve dans une situation politique inédite et bien compliquée.

Une semaine après son score très élevé au premier tour, le Rassemblement national (RN) déchante et reste très loin d’obtenir une majorité, même relative. Jordan Bardella n’ira pas à Matignon, contrairement à la promesse martelée par le RN durant les trois semaines de campagne express et aux projections des instituts de sondages.

Selon les premières estimations, la surprise a été énorme au soir du second tour des élections législatives en France : le Nouveau Front populaire est en tête, avec 178 sièges, devant Ensemble-Renaissance (150 sièges), le RN (148 sièges) et les Républicains (39 sièges). Avec une participation qui était en hausse par rapport au premier tour, le 30 juin, à 67,10 % à 20 heures.

Si les estimations se confirment, la France vient d'assister à un miracle politique.  Les trois blocs qui sortent du second tour, sans majorité absolue, dessinent une nouvelle carte de l’Assemblée nationale, et annoncent peut-être un saut dans l’inconnu. Dans l'état actuel des choses, aucun bloc ne semble en mesure de trouver siffisamment de partenaires pour former une majorité, laissant au président de la République des options limitées. 

En effet, la France vit des heures graves. Pour nombreux électeurs, ce vote a été  un véritable acte de désespoir. Comme lors des scrutins différents, plusieurs citoyens étaient obligés de voter pour des personnes qu'ils rejetaient encore politiquement il y a peu. Leur vote au second tour ne portait pas sur un programme, mais surtout contre le RN de Marine Le Pen, qui devient le nouveau grand parti de droite.

La culture politique française ne favorise pas le compromis, les institutions étant conçues pour produire des majorités franches capables de gouverner seules. Ce serait la première fois sous la Ve République qu'un gouvernement ne pourrait être constituté faute d'une majorité solide.  Mais d'autres possibilités s'offrent à Emmanuel Macron, notamment la mise en place d'un gouvernement intérimaire qui gérerait les affaires courantes jusqu’à ce qu’une percée politique soit réalisée. Ce qui constituerait alors une rupture avec la tradition française. Si aucune de ces solutions ne fonctionne, le pays pourrait se diriger vers des mois d’impasse politique.

Pour gouverner, Emmanuel Macron Macron  a une autre lecture et appelle à "la prudence". La participation montre que la dissolution était nécessaire, assure l'Elysée, qui se projette dans la création d'une "coalition cohérente"."On avait annoncé le bloc central mort, il est là, même après sept ans de pouvoir", souligne l'Élysée, alors qu'Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons, etc.) et divers centre obtiennent 150 sièges.

La décision d'Emmanuel Macron, il y a trois semaines, a créé des remous et de nombreuses critiques de tous bords, y compris au sein du camp présidentiel.

 

Noël Ndong

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