Santé publique : un caucus parlementaire contre la tuberculose

Mardi 6 Août 2024 - 18:43

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Le Congo a lancé, le 6 août au siège de l’Assemblée nationale à Brazzaville, un caucus parlementaire pour lutter contre la tuberculose. C’était en présence du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Léon Alfred Opimbat, et d’une délégation du caucus mondial sur la tuberculose, conduite par le coprésident du caucus francophone, Pierre Flambeau Ngayap.

La situation de la tuberculose au Congo reste alarmante au regard des récentes statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon cette agence onusienne,  278 000 nouveaux cas ont été enregistrés en 2022 et 43 000 personnes sont mortes de la tuberculose au Congo pour une population totale de 6 millions d’habitants. Le Congo fait partie des pays les plus touchés par la tuberculose et par la co-infection (tuberculose/VIH).

« En 2022, 22 000 nouveaux cas ont été enregistrés et  2 008 personnes sont mortes de la tuberculose dans notre pays. Au Congo, le taux de réussite du traitement pour les nouveaux cas et les cas de rechute est de 78%, le taux de réussite de traitement pour les cas précédemment traités, à l’exclusion des cas de rechute, est de 69% tandis que le taux de réussite du traitement pour les cas de tuberculose séropositives est  de 46% seulement », a reconnu les parlementaires dans leur déclaration.

Conscients du fait que la tuberculose se transmet par l’air et reste une menace sérieuse de la santé publique au Congo, le caucus parlementaire du Congo s’est engagé, entre autres, à travailler avec les représentants de tous les partis politiques pour faire progresser la lutte contre la maladie. Ils se sont dits, par ailleurs, préoccupés par le fait que pendant des années dans les pays donateurs comme dans ceux à prévalence de tuberculose dont le Congo, cette maladie a été quelque peu en marge des priorités politiques et budgétaires.

« A titre d’exemple, en 2022, sur les trois millions de dollars américains budgétisés pour la lutte contre la tuberculose, 68% ont été financés par les fonds internationaux et seulement 32% par les ressources nationales ; conscients que face à cette menace grandissante, nous, députés, avons un rôle majeur à jouer en tant que représentants de la nation et en tant qu’élus qui votent les budgets de notre pays ; affirmons que nous devons plaider auprès du gouvernement afin qu’il accorde un peu de ressources à la lutte contre la tuberculose en même temps que nous devons mettre en place des lois et politiques pour protéger les personnes affectées par la maladie », ont déclaré les députés.

Elue présidente du caucus parlementaire du Congo, la députée Virginie Euphraise Dolama a indiqué que la mise en place de cette structure marque un tournant décisif dans le parcours de santé du Congo. Selon la présidente de la commission santé, affaires sociales, famille et genre de l’Assemblée nationale, cette initiative est une étape cruciale de leur effort collectif pour s’aligner sur les Objectifs de développement durable, notamment celui visant à éradiquer l’épidémie de la tuberculose d’ici à 2030.  « La tuberculose reste un défi de santé publique redoutable dans notre pays et à travers le monde. Malgré les avancées significatives en sciences médicales, la tuberculose continue à faire des millions de victimes chaque année, en particulier dans les pays à faible revenu comme le nôtre.  Notre pays figure sur la liste des pays à fortes charges de morbidité de la tuberculose, d’où la nécessité d’une action urgente et concertée pour combattre la tuberculose », a-t-elle rappelé.

Garantir un avenir sans tuberculose

Le coprésident du caucus francophone de tuberculose, Pierre Flambeau Ngayap, de son côté, a rappelé que le caucus mondial sur la tuberculose est un réseau unique de plus de 2500 parlementaires soutenus dans 150 pays du monde ; unis par leur vision commune de mettre fin à la tuberculose dans le monde. Le Congo devient, a-t-il annoncé, le huitième pays francophone à installer un caucus après la République démocratique du Congo, le Tchad, le Cameroun (Afrique centrale) ; la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger et le Burkisa Faso (Afrique de l’Ouest). « Notre présence aujourd’hui démontre que le caucus mondial est solidaire avec vous », a-t-il rassuré les parlementaires congolais.

Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Léon Alfred Opimbat, a estimé que la signature de la Déclaration du caucus parlementaire du Congo sur la tuberculose a été un fort moment d’engagement et la feuille de route adoptée est à considérer comme la boussole des parlementaires dans le processus d’éradication de la tuberculose. « Alors que nous entamons tout ce beau et passionnant voyage, j’appelle chaque membre de ce caucus à apporter son expertise, sa patience et son dévouement. Soyons des défenseurs des vulnérabilités et des garants d’un avenir sans tuberculose pour plus d’équité en matière de santé et de justice sociale. Saisissons cette opportunité pour obtenir un impact durable afin de sauver des vies et de faire en sorte que la tuberculose devienne une maladie du passé », a-t-il invité. 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la cérémonie de lancement du caucus parlementaire/Adiac

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