Message à la nation de son excellence M. Denis Sassou N’Guesso, président de la République, chef de l'Etat, à l'occasion du 64e anniversaire de l'indépendance du Congo, le 15 août 2024

Jeudi 15 Août 2024 - 14:44

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• Mes chers compatriotes ;

15 août 1960 – 15 août 2024, il y a donc 64 ans que nos anciens avaient accompli, avec un sens élevé de Responsabilité, le devoir patriotique, la mission historique de conduire notre pays à l’indépendance.

Dans leur contexte, la Responsabilité devenait un impératif devant la finalité de léguer, aux générations montantes et futures, un flambeau dont la flamme résisterait à toutes les intempéries et traverserait le temps sans jamais s’éteindre.

C’est en cela qu’ils ont eu le mérite d’être immortalisés au temple de la reconnaissance infinie de la Nation.

Le sens de la Responsabilité nous interpelle et nous rappelle aussi  cette opinion d’Antoine de  Saint–Exupéry lorsqu’il  dit : «Etre un homme, c’est précisément être responsable. Nous sommes tous responsables de tous ». Fin de citation.

Cela m’inspire de placer la célébration du 64e anniversaire de l’accession de notre pays à sa souveraineté sous le sceau de la Responsabilité.

Depuis lors, le relais a été pris par une génération d’aînés qui, au fur et à mesure qu’ils se sont succédé, ont assumé ou assument leur Responsabilité dans la construction de notre pays, sur fond d’une ambition patriotique :

• léguer aux générations montantes et futures un Congo en paix, un Congo attractif, c’est-à-dire un Congo où il fait bon vivre, un Congo parfaitement visible dans un environnement international souvent instable.

L’œuvre est passionnante et exaltante, même si elle est faite des hauts et des bas.

Notre pays est, à certains moments, confronté aux fluctuations d’un contexte économique et financier international  préoccupant,  la  Terre

étant devenue un village planétaire.

Pour permettre à notre pays de résister aux  chocs  de  l’économie  mondiale, nous sommes parfois amenés à faire des réformes douloureuses et aussi à prendre des mesures dont les résultats positifs ne sont pas toujours immédiats.

Mais, celles-ci permettront aux générations montantes et futures de profiter des retombées de l’action des aînés.

• Mes chers compatriotes ;

L’on ne peut aller au développement sans infrastructures. Malheureusement, celles-ci sont particulièrement onéreuses.

En  la  matière,  il  convient  de reconnaître les efforts louables déjà consentis par le Congo et qui traduisent notre sens de Responsabilité dans la modernisation de notre pays.

La mission des générations appelées à prendre le relais est  de  continuer  de developer et de moderniser le pays, en assumant leur Responsabilité demain.

A ce propos, les jeunes doivent avoir une attitude positive vis-à-vis des infrastructures déjà construites à grands frais par les aînés car celles-ci leur permettront de se consacrer aux défis de leur temps.

Là  aussi,  transparaît  l’incontournable quête de Responsabilité.

• Mes chers compatriotes ;

La jeunesse est l’équation des temps actuels et également la clé intangible de la solution pour l’avenir.

L’Initiative    « 2024,   année de la jeunesse », qui ne doit pas être ramenée à la dimension d’un simple slogan, participe de la nécessité de répondre efficacement aux aspirations des jeunes et de les conditionner à l’accomplissement des missions qui leur sont dévolues.

Dans tous les pays, les attentes essentielles des jeunes s’articulent autour des grands axes ci-après :

• l’éducation et le développement des compétences ;

• l’emploi et l’entrepreneuriat ;

• la gouvernance, la paix et la sécurité ;

• la santé des jeunes, leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive ;

• l’agriculture,  les changements climatiques et l’environnement.

C’est pour cela que la jeunesse constitue l’un des piliers de mon projet de société qui se traduit, de manière concrète, par le Plan national de développement 2022 – 2026.

La prise de conscience est une Responsabilité qui incombe à tous, à commencer par les aînés engagés dans la gestion des affaires publiques et, ensuite, aux jeunes qui attendent de prendre le relais des aînés.

Contre tout égoïsme, la Responsabilité des aînés est de transmettre leur  expérience,  leur savoir, leur savoir-faire aux générations montantes et futures.

Or, transmettre c’est  donner,  une dimension de la générosité, vertu qui relève de l’amour. Pour donner, il faut aimer. Il faut aimer le pays. Il faut aimer la patrie. Il faut aimer la justice. Bref, il faut aimer la morale.

Par contre, aux jeunes générations, leur Responsabilité les appelle à l’humilité, cette vertu qui devrait leur permettre d’apprendre pour hériter de l’expérience des anciens, de faire montre de beaucoup de courage, d’être entreprenants, de saisir toutes les opportunités d’emploi disponibles, d’éviter les raccourcis de la facilité et de l’impatience, de s’élever par l’effort.

A ce sujet, l’apprentissage et la formation qualifiante des jeunes restent le préalable majeur à lever pour favoriser leur accès au marché de l’emploi et leurs bonnes performances dans le monde du travail.

Là aussi, se trouve interpelée la Responsabilité de l’Etat certes, mais surtout et avant tout leur propre Responsabilité.

• Mes chers compatriotes ;

Nous nous sommes placés, depuis plus de 40 ans, à l’avant-garde du combat pour la préservation de l’environnement, en lien avec l’urgence de protéger nos populations des incidences nocives des changements climatiques.

Cette vision met en évidence notre Responsabilité dans l’obligation  de protéger les jeunes générations des calamités qui pourraient s’accentuer si ces questions ne sont pas prises en compte.

L’avenir  de  l’humanité  est  dans  les forêts qui constituent l’or de demain, non seulement pour le bois mais plus pour le carbone qu’elles séquestrent et l’oxygène qu’elles dégagent, vital à la survie de l’espèce humaine.

Nous avons anticipé en prenant très tôt des initiatives salutaires et en suggérant, à l’Afrique et au reste du monde, des réponses pertinentes aux changements climatiques.

C’est le sens qu’il convient de donner à deux événements majeurs récemment organisés par notre pays :

• le  Sommet  des  trois  plus  grands bassins tropicaux Amazonie – Bornéo- Mékong – Congo, en octobre 2023 ;

• la première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement, en juillet 2024.

C’est la signification qu’il faut aussi donner à la Journée nationale de l’arbre instituée par la loi, le 11 septembre 1984.

Les relayeurs de demain doivent donc, dès à présent, par une réelle prise de conscience, capitaliser le contenu et les résultats de ce combat au service de la survie de l’humanité.

• Mes chers compatriotes ;

Là où existe une réelle volonté de faire, là où subsiste une prise de conscience claire des défis et des enjeux en présence, là où il y a une volonté d’agir en toute Responsabilité, trône toujours un espoir de réussite.

Dans l’Unité, le Travail et le Progrès, Je vous invite à la méditation pour davantage de prise de conscience et plus de Responsabilité.

Je vous souhaite une bonne fête de l’indépendance à tous !

• Vive la République !

• Vive le Congo ! Je vous remercie.

 

Les Dépêches de Brazzaville
Le chef de l'Etat, Denis Sassou N'Guesso

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