Les souvenirs de la musique congolaise : la sublime épopée de Daniel Ntesa Nzitani dans l’univers musical du Pool Malebo (2)

Vendredi 23 Août 2024 - 14:58

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Grand auteur compositeur, chanteur à la voix chaleureuse, Ntesa Nzitani dit Dalienst a été une étoile scintillante dans l’arène musicale du Pool Malébo. Il monte en 1970, sous la houlette de Verckys Kiamuangana, l’orchestre les Grands Maquisards qui connaît une ascension fulgurante et dont les chansons emballent les mélomanes kinois et brazzavillois.

 

 

La sortie officielle des Grands Maquisards eut lieu le 10 octobre 1970, au célèbre bar Vis-à-Vis de Kinshasa, devant la crème mondaine kinoise venue comme il était de coutume assister à la naissance d’un orchestre. Une sortie très réussie qui fut une phénoménale explosion musicale, au regard des titres époustouflants présentés au public, à savoir "Mado" de Lokombé, "Esese" de Diana, "Mari ya mboka", "Dellya" de Dalienst, etc. Une fois mises sur le marché, ces chansons font tabac dans le gotha musical des deux rives du fleuve Congo.

Au fil du temps, le succès de l'orchestre est foudroyant et Dalienst est le plus grand compositeur du groupe  avec à son actif des titres tels que "Dellya", "Biki", "Obotama mobali ndima passi", "Tokossenga na nzambé", "Maria mboka", "Jarria", "Ida sambéléla ngaï", "Santu pétolo", " Mbanza léla". Des chansons qui étaient au sommet du hit parade des deux Congo, du Cameroun, du Gabon et de la Centrafrique. Dalienst fut également un grand arrangeur dans le groupe et formait d’excellents duos, tour à tour avec Diana, Lokombé et Kiessé. Les Grands Maquisards, avec Dalienst plus que jamais débout, enchaînaient succès sur succès lors de leurs différentes prestations à Kinshasa ou à Brazzaville. L’on se souvient, en 1972, d’un concert au bar l’Umi congo, ex Macédo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, Bacongo, qui fut pris d’assaut par les mélomanes et une partie du mûr s’effondra. 

 A noter que le titre "Jarria", un autre chef-d’œuvre de Dalienst dans lequel il relate les péripéties de son idylle avec une jeune Ponténégrine (une belle collégienne métissée) du nom de Jarria Demba, connut un succès immense en 1971 dans la ville océane où les Grands Maquisards drainaient des foules dans des endroits les plus chics de la ville  où ils se produisaient. Mais hélas, parvenus à la cime de la gloire, Dalienst et les Grands Maquisards ne se maintiennent pas dans la sphère musicale congolaise.

Le groupe connaît plusieurs départs dont celui de Diana et autres en 1973. Pour éviter le naufrage du bateau les Grands Maquisards, Dalienst recrute des jeunes musiciens inexpérimentés et dont la résultante sera à l’origine du déclin, quand bien même il met sur le marché plusieurs disques sans en toucher des royalties de la part de l’éditeur Verckys Kiamuangana.  Ceci occasionna ipso facto la rupture du contrat avec les éditions Vévé et la disparition de l’emblématique orchestre les Grands Maquisards, en 1975.

Pour éviter le ridicule, Dizzy Mandjeku (guitariste soliste) récupéra tous les musiciens sauf Ntessa Dalienst et créa une formation dénommée Kossa-Kossa, parrainée par le propriétaire du bar dancing La Suzanela Maison Blanche. Devenu inactif et après avoir traversé une période de vaches maigres, Dalienst alla frapper à la maison Tp Ok Jazz en 1976 où il fut accueilli par le Grand Maître Franco.    (A suivre)

Auguste Ken Nkenkela

Légendes et crédits photo : 

Daniel Ntesa Nzitani/DR

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