Montée du niveau de la mer : le patron de l’ONU appelle à augmenter les financements

Lundi 2 Septembre 2024 - 18:26

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Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a lancé mardi dernier un « SOS mondial » depuis Tonga, dans le Pacifique, exhortant les gouvernements à intensifier l’action climatique pour « sauver nos mers », alors que deux nouveaux rapports révèlent comment l’élévation du niveau de la mer menace cette région vulnérable.

S’exprimant lors d’une conférence de presse dans la capitale Nuku’alofa, Antoine Guterres a appelé les dirigeants mondiaux à réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, à éliminer rapidement les combustibles fossiles et à augmenter massivement les investissements dans l’adaptation au changement climatique pour protéger la population des risques actuels et futurs. « C’est une situation insensée : la montée des eaux est une crise entièrement imputable à l’humanité. Une crise qui va bientôt prendre des proportions presque inimaginables, sans canot de sauvetage pour nous ramener en sécurité », a-t-il averti. « Mais si nous sauvons le Pacifique, nous nous sauvons aussi nous-mêmes. Le monde doit agir et répondre au SOS avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il ajouté.

Une montée sans précédent du niveau de la mer et accélération des changements océaniques

Le chef de l’ONU a déclaré que le niveau moyen mondial de la mer augmente à un rythme sans précédent depuis 3000 ans. « La raison est claire : les gaz à effet de serre, générés en grande partie par la combustion des combustibles fossiles, cuisent notre planète. Et la mer absorbe littéralement la chaleur », a-t-il poursuivi. Les mers ont absorbé plus de 90 % du réchauffement climatique au cours des cinq dernières décennies. L’eau se dilate lorsqu’elle devient plus chaude, et la fonte des glaciers ainsi que des calottes glaciaires a augmenté le volume de la mer, provoquant ainsi le débordement de l’océan. Pendant ce temps, deux documents de l’ONU publiés ce jour-là « mettent en évidence cette situation », a-t-il déclaré. Ils soulignent combien les températures mensuelles de la mer continuent de battre des records. Dans le même temps, les vagues de chaleur marines sont devenues plus intenses et plus longues, doublant de fréquence depuis 1980, tandis que la montée des eaux amplifie la fréquence et la gravité des ondes de tempête et des inondations côtières. 

Les îles du Pacifique « particulièrement exposées »

« Le niveau relatif de la mer dans le Pacifique Sud-Ouest a augmenté encore plus que la moyenne », a indiqué le secrétaire général. « Sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, les îles du Pacifique peuvent s’attendre à une élévation supplémentaire du niveau de la mer d’au moins 15 centimètres d’ici au milieu du siècle », a-t-il fait savoir. Alors que le niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale a augmenté de plus de 10 centimètres depuis 1993, la situation est encore pire dans le Pacifique. Une augmentation de la température mondiale de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels pourrait potentiellement conduire à l’effondrement des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental, condamnant essentiellement « les générations futures à une élévation inéluctable du niveau de la mer pouvant atteindre 20 mètres - sur une période de millénaires».

« Des mers déchaînées nous attendent tous »

Le monde est actuellement sur une trajectoire vers une augmentation de la température de 3 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui signifie que l’élévation du niveau de la mer se produirait beaucoup plus rapidement. La montée des eaux augmentera la fréquence des inondations côtières et d’autres événements extrêmes, a-t-il alerté. Sans nouvelles mesures d’adaptation et de protection, les dommages économiques pourraient s’élever à des milliers de milliards de dollars, a-t-il dit, exhortant les dirigeants mondiaux à agir dès maintenant. Antonio Guterres a souligné la nécessité de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C, ce qui signifie « réduire les émissions mondiales de 43 % par rapport aux niveaux de 2019 d’ici à 2030, et de 60 % d’ici à 2035 »

 

Noël Ndong

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