Réponse de son excellence M. Denis Sassou N’Guesso, président de la République, au message de vœux du corps diplomatique, à l'occasion du Nouvel An 2025Lundi 6 Janvier 2025 - 14:00 • Monsieur le doyen ; Je voudrais vous adresser mes sincères remerciements pour les bienveillantes intentions que vous venez, pour le Nouvel An 2025, de formuler à l’endroit du peuple et du gouvernement congolais, de mon épouse, de ma famille et moi-même. En retour, je forme, pour mes pairs chefs d’Etat que vous représentez dans notre pays, mes vœux de santé et de succès dans leurs exaltantes fonctions. De même, que les dirigeants des organisations internationales présentes au Congo trouvent, ici, l’expression de nos souhaits les meilleurs de longue vie et de réussite dans leurs mandats. Dans ce sens, Je salue la qualité exemplaire des relations d’amitié et de coopération qui existent entre le Congo et les pays ou les institutions que vous représentez ici. A vos familles et à vous-même, Je souhaite, pour 2025, le complet bien-être et, particulièrement, l’accomplissement réussi des missions qui vous sont assignées. • Monsieur le doyen ; • Mesdames, messieurs ; Je viens de suivre, avec un réel intérêt, votre message de vœux de Nouvel An 2025. Vous avez évoqué la situation politique, économique et financière de la République du Congo ainsi que des faits saillants du panorama international observés au cours de l’année qui vient de s’achever. En ce début d’année 2025, l’occasion est aussi indiquée pour traduire toute ma gratitude aux partenaires financiers internationaux qui accompagnent la République du Congo dans sa marche vers le développement. 2024 cède le relai à 2025 avec, à son bord, de nombreux défis à relever, des crises multiformes à résoudre, des conflits divers à surmonter en matière de paix, de sécurité et de développement. L’humanité côtoie quotidiennement des périls susceptibles d’ébranler la planète, avec des risques avérés d’amplification de conflits armés en cours ou de déclenchement d’autres guerres, tel que le confirme la situation en Europe, en Afrique et au Proche-Orient. L’escalade, qui marque l’évolution de la crise russo-ukrainienne, rappelle, tant soit peu, certaines séquences des deux premières conflagrations mondiales. Pour sa part, le terrorisme international, qui prend une envergure plus importante par ses tentacules et sa grande capacité de nuisance et de destruction, n’épargne aucun continent, tout pays étant susceptible de devenir une cible. A titre d’illustration, l’activisme des groupes terroristes s’accroît dans le Sahel. De son côté, la région des Grands Lacs subit régulièrement les violences perpétrées par les groupes rebelles qui mettent en danger la paix et la cohésion de cette zone, notamment dans l’Est de la République démocratique du Congo. La crise au Soudan et au Soudan du Sud reste sans réelles perspectives de paix, après plusieurs mois de violence civile. S’agissant du conflit israélo-palestinien, la guerre entre Israël, le Hamas et le Hezbollah entraîne des affrontements les plus meurtriers depuis des décennies, avec de graves répercussions dans les pays voisins. Comme autre source de préoccupation, subsiste le retard pris dans la mise en œuvre de la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, ce qui ne rassure guère les parties, principalement l’Afrique. Par-delà ces atteintes à la paix dans le monde, l’humanité côtoie, chaque jour, d’autres menaces, les unes aussi déstabilisatrices et meurtrières que les autres. L’on peut citer : • les rivalités commerciales persistantes entre les grandes puissances ; • la quête effrénée de leadership entre pays développés ; • les crises répétées de l’économie mondiale ; • les catastrophes écologiques à répétition, en lien avec l’accélération de l’urgence climatique. Cette nouvelle initiative porte sur la signature, par les protagonistes libyens, d’une charte de réconciliation avec, pour objectif, de contribuer à la levée des obstacles qui entravent, à ce jour, la tenue d’élections libres, transparentes et acceptées par toutes les parties. Par conséquent, nous restons mobilisés pour une issue politique et inclusive de réconciliation inter-libyenne, la solution militaire ayant démontré ses limites. C’est pourquoi, j’invite, une nouvelle fois, les partenaires impliqués dans le processus de paix à soutenir davantage nos efforts, en sauvegardant les intérêts du peuple libyen à travers une démarche portée par les Libyens eux-mêmes. Dans la même veine, je salue les efforts du président João Manuel Gonçalves Lourenço, médiateur de l’Union africaine dans la crise qui sévit à l’Est de la République démocratique du Congo. J’ose espérer que les initiatives menées, qui ont déjà permis de créer les conditions de dialogue avec la République du Rwanda, conduiront à des entretiens directs entre les plus hautes autorités des deux pays. J’exhorte, une fois de plus, les parties à privilégier les vertus du dialogue dans le cadre des négociations en cours, moyen adéquat de résolution des conflits. Au sujet de l’intégration sous régionale, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale -CEEAC en sigle- ont tenu, le 18 octobre 2024 à Malabo, en Guinée équatoriale, la 25e session ordinaire de leur conférence. A cette occasion, les instruments juridiques nécessaires à l’achèvement du processus de réforme de la CEEAC ont été adoptés. • Monsieur le doyen ; • Mesdames, messieurs ; La République du Congo, qui s’inspire des idéaux incarnés par l’Organisation des Nations unies et l’Union africaine, œuvre à l’avènement d’un monde plus juste, plus solidaire et toujours en paix. C’est pourquoi, notre pays a pris part, en 2024, à certains sommets internationaux importants. Ainsi, les rencontres dédiées aux partenariats entre l’Afrique et la Chine, la Russie, la Turquie, l’Inde, la Corée du Sud ont permis à la République du Congo de réitérer sa volonté de prendre toute sa place dans le concert des nations. Dans cette optique, le Congo a été élevé, lors du 9e Forum de coopération sino- africaine, à Pékin en septembre 2024, à la co-présidence de ce cadre stratégique de coopération, pour un mandat de trois ans. Cette mission sera accomplie au nom de l’Afrique, dans la responsabilité, pour l’atteinte des objectifs que le Forum s’est fixé au profit du continent africain. A son tour, le Sommet de l’avenir, en marge de la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York en septembre 2024, a permis d’aborder les questions cruciales de développement et de gouvernance mondiale, de sécurité collective et de la place des jeunes dans les prises de décision à tous les niveaux. Dans le même registre, en qualité d’invité d’honneur, le Congo a participé au sommet des BRICS+, tenu du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan, en Fédération de Russie, ce qui a permis à notre pays de s’imprégner des objectifs visés par cette organisation. Par ailleurs, la COP29, tenue en novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, a permis au Congo de plaider en faveur de l’adoption, par l’Assemblée générale des Nations unies, de la résolution sur la « Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement ». Cette initiative lancée par le Congo est destinée à susciter une plus forte mobilisation des Etats pour intensifier la densification du couvert végétal mondial, en rapport avec la lutte contre les dérèglements climatiques. Enfin, je remercie Sa Sainteté le pape François pour notre visite de travail effectuée au Vatican, le 25 novembre 2024, et qui a mis en exergue une convergence de vues sur les défis qui parasitent dangereusement la paix dans le monde. Dans le même ordre et tenant compte de la place qu’occupent les Etats-Unis d’Amérique en termes de leadership mondial, je note l’heureuse issue du dernier scrutin présidentiel organisé dans ce pays. Nous espérons que cette nouvelle donne engagera le président nouvellement élu à favoriser une dynamique globale et inclusive de paix dans le monde. • Monsieur le doyen ; Le Congo a toujours soutenu le multilatéralisme, comme cadre de prévention et de prise en charge ou de résolution des conflits armés et autres différends mondiaux. Les référents de notre politique étrangère intègrent les valeurs essentielles de ce mode d’organisation des relations entre Etats. A ce propos, notre diplomatie, qui reste fondamentalement attachée aux principes de non-ingérence et de non-agression, prône le bon voisinage sur la base du strict respect de la souveraineté et des intérêts de chaque pays. • Monsieur le doyen ; Nous avons décrété 2024, « Année de la jeunesse ». A l’évidence, les multiples attentes des jeunes ne pouvaient être satisfaites en une seule année. Nos efforts se poursuivront au profit des jeunes tout au long de la période de mise en œuvre de notre Plan national de développement 2022 – 2026, voire au-delà de cette échéance. Aussi, voudrais–je lancer un vibrant appel à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux pour un accompagnement plus soutenu à la relance et à la diversification de l’économie nationale. • Monsieur le doyen ; Pour terminer, je voudrais réaffirmer que la République du Congo est ouverte à toute coopération gagnant–gagnant, avec tous les pays et autres partenaires disposés à nous accompagner et nous soutenir dans notre marche vers le développement, sur la base du respect mutuel de nos intérêts et de notre souveraineté. C’est sur cette note d’optimisme et cet appel pressant à une paix durable dans le monde et une solidarité internationale plus agissante que je souhaite bonne et heureuse année 2025 à tous ! Je vous remercie. Les Dépêches de Brazzaville Notification:Non |