Littérature : rencontre autour du livre « De la nécessité de la vérité »Jeudi 9 Janvier 2025 - 14:15 L’essai « De la nécessité de la vérité » de l’écrivain congolais, Pierre Ntsemou, était au cœur d’une discussion littéraire le 8 janvier à l’Institut français du Congo. Ce temps d’échanges face à l’auteur a permis au public de mieux cerner les contours et l’essence de cette œuvre.
La rencontre littéraire autour de l’essai « De la nécessité de la vérité » a été orchestrée par le Club de lecture et d’écriture (CLE). Dans l’assistance, on a retrouvé différents profils mais tous animés d’une grande passion commune. Le livre du jour, un essai de 172 pages publié aux éditions Kemet, aborde la sensible question de la vérité, une question existentielle qui soulève tant de controverse. Dans cet ouvrage, l’auteur tente sans arrogance prétentieuse d’étaler un chapelet de faits et d’anecdotes susceptibles de susciter crispations et exaspérations. Des politiciens prestidigitateurs aux pédagogues véreux, en n’exceptant point les prophètes aux panses garnies mais aux prédictions minables, les hommes de droit qui le disent à gauche et la lisent à l’envers, Pierre Ntsemou, du haut de son expérience, trace un portrait, quoique non exhaustif, de ce qu’est censée être la vérité. « Mon avis sur cette question de la vérité, c'est que nul être au monde ne peut vivre sans la vérité et que la vérité même chez les êtres qui ne sont pas dotés de pensée et de parole s'exprime par le désir de vivre, le désir de partager son amour pour la planète terre. Il n'y a pas d'amour pour la planète terre sans la nécessité de la vérité, parce qu'avant tout si l'être existe c'est parce qu'il existe avant tout la vérité de son existence, avant l'existence il y a la vérité de l’existence », a déclaré l’auteur. Pour ce moment littéraire, deux écrivains ont fait émerger leur critique. Selon Mavi Diabankana, pourquoi est-ce qu'il s'agit de la nécessité de la vérité ? « Ça voudrait dire qu'on part d'un point pour aboutir à un autre. Sinon, il aurait simplement dit la nécessité de la vérité… Pour l’auteur, la vérité est vue comme l'application des normes sociales. Du domaine spirituel au domaine des sciences techniques, en passant par le social, le respect des codes régissant le bon fonctionnement des entités énumérées équivaudrait à la pratique de la vérité. Et que seulement ainsi l'on a accès à l'innovation, à l'épanouissement », a-t-il souligné. La vérité, une notion relative De son côté, Chardin Fresnel Dzama a laissé entendre que la vérité est une notion relative. Cela du fait qu’on peut toujours discuter de certaines vérités, de certaines choses. Néanmoins, il estime, en parallèle, qu’il ne faut pas qu'on puisse remettre en question le socle qui est déjà posé dans certains cas. « Il y a un socle. Et c'est ce socle qui permet même la survivance des êtres humains sur la terre. Parce que s'il n'y avait pas un socle, s'il n'y avait pas un certain nombre de pratiques qui ont été intériorisées depuis des lustres, peut-être qu'aucun homme n’allait encore exister », a-t-il expliqué. Ponctuée par un temps de lecture des extraits de l’ouvrage par l’un des membres du CLE, Elwin Gomo, cette rencontre littéraire a été aussi l’occasion pour les participants de faire part de leurs préoccupations qui ont toutes été étayées par les intervenants et l’auteur lui-même. « Merci au CLE et à ceux qui se sont donnés la peine en dépit de leur charge sociale et professionnelle de venir écouter ce lyrisme proposé par un lecteur de l'univers, un observateur des comportements humains, certainement investi par l'invisible pour conduire les destins de certains qui auraient besoin d'un bâton pour être guidé, pour être aidé à mieux appréhender la vie car la vie c'est la vérité, la vérité c'est la vie », a déclaré Pierre Ntsemou. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- L’auteur tenant le micro aux côtés des autres panelistes et du modérateur/Adiac
2- Un échantillon du public/Adiac
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