Congo: ce qu'il faut retenir de la nouvelle équipe gouvernementaleDimanche 12 Janvier 2025 - 19:45 Anatole Collinet Makosso entame une nouvelle marche en tant que Premier ministre, chef du gouvernement. La troisième de suite après que le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, lui a renouvelé sa confiance le 11 janvier. Nommé le 12 mai 2021 pour la première fois, Anatole Collinet Makosso (ACM) avait été reconfirmé quatorze mois plus tard, le 24 septembre 2022, au lendemain des élections législatives qui consacrèrent la victoire de la majorité présidentielle, sa famille politique. Conservera-t-il peut-être son poste jusqu'à la présidentielle du mois de mars 2026, dont les pré-préparatifs se mettent en place tout doucement dans les états major politiques? Ceci n’est jamais qu’une façon de supputer propre au métier de journaliste qui ne saurait relever de la magie. Que faut-il donc retenir de ce "léger remaniement " auquel le président de la République, chef de l'Etat, a procédé à la quasi surprise générale au moment même où il recevait son homologue angolais, Joao Manuel Gonçalves Lourenço, en visite de travail à Brazzaville ? Les deux événements ne sont pas liés, cela va sans dire, mais à quelque chose près, la plupart des ministres alors présents tout autour pour les civilités liées au séjour de l’hôte de marque ont dû suivre en live la publication de la nouvelle équipe gouvernementale, comme on suit la proclamation d’un examen final : sueurs froides… Premièrement : « léger remaniement » sans doute parce que cheminant vers l'échéance électorale majeure prochaine, le président Denis Sassou N'Guesso ne peut mettre le « feu » à la maison en chamboulant ses équipes qu’il tient cependant à l’œil. Peut-être que si la brouille économico-financière à laquelle le Congo a eu droit ces dernières semaines ne s'était pas avérée « aigue et persistante » au sein du gouvernement, la redistribution des cartes intervenue samedi dernier n'aurait pas eu lieu à cette date. Et c'est là qui caractérise une certaine "chance " dans l'exercice des plus hautes fonctions d’Etat : les opportunités de rebondir à tout instant. Cette « chance », le président l'a. Deuxième observation : l’on a assisté à une recomposition mêlant amputation de certaines excroissances, quelques rappels à l'obligation de mieux faire, mieux contrôler, mises à l'épreuve, et c’est peu dire, intangibilité des fondations. De ce qui précède, le gouvernement ACM- 3 a tout d’un escalier à plusieurs marches. Commençons par la fin en suivant le descriptif ci-dessus pour voir que les cinq ministres d'Etat sont tous reconduits. Les excroissances amputées et rassemblées devenant des éléments entiers sont, par exemple, l'Economie accolée au Plan et à l'Intégration régionale ; l'Assainissement urbain et l’Entretien routier rejoignant le Développement local ; la Recherche scientifique et l'Innovation technologique divorçant de l’Enseignement supérieur. Le recours aux tribunaux sur le dossier de l'hôpital de base de Dolisie, dans le Niari, a rappelé la sensibilité d'un secteur aussi crucial que la Santé. Troisième observation : les Finances, le Budget et le Portefeuille public. Enfin un regroupement essentiel, a-t-on entendu dire, à la suite de la prestation du ministre d'Etat, directeur du cabinet du président de la République, Florent Ntsiba, au journal de 20 heures de Télé-Congo. Aux dires de ceux qui le connaissent, le "merle blanc" à qui revient désormais ce ministère vers lequel tous les regards semblent tournés serait un homme de conviction. Ce qui attend Christian Yoka ? Il le saura nécessairement après avoir pris en main son département. Mais ce qui attend l'équipe ACM-3 sera moins la parole que l'action. Qu’il s’agisse du redressement économique, de la santé, de l’eau, de l’électricité, des routes, de l’éducation, la liste n’est pas exhaustive, les Congolais ont besoin du concret. Gankama N'Siah Légendes et crédits photo :Le Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso Notification:Non |