Transport en commun : une grève déclenchée à Kinshasa

Lundi 13 Janvier 2025 - 15:30

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Les Kinois ont été obligés, la matinée du 13 janvier, de joindre leurs lieux de service à pied. Les taxis et bus des privés n'ont pas été visibles sur les artères de la ville, les transporteurs ayant décrété une grève pour réagir contre la nouvelle tarification des courses publiée par l'autorité urbaine.

 Dès les premières heures de la journée, tous les arrêts de bus ont été bondés de monde. Nombreux ont résolu d'arpenter les avenues, espérant rencontrer un transporteur réfracteur au mouvement décrété par la corporation. Ceux des transporteurs visibles sur les artères avaient profité de cette situation pour se faire plus de l'argent en recourant au système dit "demi-terrain" ou carrément en majorant les prix des courses.

Cette situation a fait que beaucoup sont arrivés en retard dans leurs lieux de travail pendant que d'autres sont carrément rentrés à la maison, évitant la marche à pied et les bousculades pour trouver place à bord des éventuels moyens disponibles qui se présenteraient. Ceux de transporteurs qui ont tenté, le matin, de passer outre le mot d'ordre de leur corporation ont vu leurs véhicules caillassés par leurs collègues pour les obliger à respecter la consigne de grève. C'est donc la peur de subir les représailles qui a obligé certains conducteurs et receveurs à garer leurs véhicules. Mais déjà vers l'après-midi midi, ces véhicules ont commencé timidement à circuler, question de ramener dans leurs quartiers respectifs ceux qui ont pu sortir le matin et ainsi assurer la survie des familles tant des propriétaires de ces véhicules que de leurs équipages.

Le chou gras des motocyclistes

En pareilles circonstances, ce sont les motocyclistes qui sont les plus heureux. En l'absence des moyens de transport en commun, ils sont restés les seuls maîtres à bord et ont majoré les prix des courses selon la demande. On les a vus prendre d'assaut les arrêts de bus pour proposer leur service à ces personnes dans le besoin de joindre les différents lieux à travers la ville.

Notons que l'autorité urbaine, en fixant ces prix des courses, s'est trouvée devant un dilemme: les prix actuellement pratiqués par les transporteurs dépassent de loin ceux qui avaient été fixés lors de la dernière rencontre entre les services de la ville, à l'époque du gouverneur Gentiny Mbaka Ngobila. Ils ont multiplié les prix des courses par deux, voire trois. En se référant à sa dernière décision, l'autorité urbaine s'est rendue compte que les transporteurs avaient déjà dépassé de loin les montants fixés mais, elle ne pouvait pas prendre une décision qui multiplierait officiellement les prix des courses par trois ou y ajouter 200%. C'est donc ici que les prix des courses fixés par le gouverneur dans sa décision sont en deçà de ceux déjà pratiqués sur le terrain par les transporteurs. Et, ces derniers voulaient voir l'autorité urbaine prendre comme base de sa décision ces prix des courses qu'ils ont unilatéralement fixés et voir comment les majorer pour les satisfaire. Mais, ils se sont retrouvés devant une réalité qui paraît une pillule amère pour eux. C'est pour faire plier le gouverneur, qui a permis des sanctions pour ceux qui ne respecteraient pas cette nouvelle grille tarifaire, qu'ils ont decidé de débrayer.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des Kinois en attente des moyens de transport/DR

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