Disparition : un hommage littéraire au général écrivain, Claude Emmanuel Eta Onka

Lundi 13 Janvier 2025 - 19:00

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L’hommage posthume au général écrivain, Claude Emmanuel Eta-Onka, dit Claudus Eta-Onka, a été rendu par la Direction générale des arts et des lettres (Dgal) et l’Union nationale des écrivains et artistes du Congo (Unéac), en partenariat avec la famille biologique de l’illustre disparu, au cours d’une soirée littéraire organisée au lieu de la veillée, le 11 janvier.

La soirée littéraire patronnée par le président de l’Unéac, Henri Djombo, qui avait à ses côtés le Dgal, Alphonse Chardin N’Kala, ainsi que la directrice générale de l’Artisanat, écrivaine-dramaturge, Emma Mireille Opa-Elion, a été marquée par des déclamations des textes poétiques, des slams et témoignages. Pour avoir contribué à l’éclosion de la littérature congolaise, les hommes de lettres congolais, notamment les poètes, les slameurs et les conteurs résidant à Brazzaville lui ont rendu un vibrant hommage à travers une soirée littéraire organisée au lieu de la veillée de l’illustre disparu. Le général écrivain a été vu sur tous les angles. Pour ce faire, plusieurs poèmes ont été déclamées à tour de rôle, il s’agit de : « Cœur volcanisé » par la poétesse Claudia Christelle Taty née Eta-Likibi, fille aînée du général écrivain ; « La mort nous éteint », de l’écrivain Alphonse Chardin N’Kala, directeur général des Arts et des Lettres ; « La faute du soleil » par le poète-écrivain Octave Mouandza, directeur départemental des Arts et des Lettres de Brazzaville ; « L’ombre de la mort » » par le Dr Malachie Cyrille  Ngouloubi, président de la société des poètes français-antenne du Congo et directeur général de l’entreprise MCN ; « Perte d’un être cher », de l’écrivaine Ben-Bonheur Moutinou, directrice générale adjointe de MCN.

Bien d’autres écrivains ont aussi déclamé leurs poésies à l’instar de l’écrivaine dramaturge Emma Mireille Opa Elion, Prince Makita, Ulrich Bakoumisa, Frédéric Mawelé, David Merland Afouaki, Berket Loembet Mouamba. Il y a eu également des témoignages poignants faits par Henri Djombo sur l’ancien ministre des Sports, Claude Emmanuel Eta-Onka, par Huppert Malanda, et par Emma Mireille Opa-Elion. Notons que l’activité a donné naissance au projet d’une anthologie qui sera éditée d’ici à février 2025, sous la direction des écrivains Octave Mouandza et Malachie Cyrille Ngouloubi.

Claude-Emmanuel ETA-Onka, un militaire et écrivain complet

Officier, général de brigade, Claude Emmanuel Eta-Onka, de son vivant, a eu plusieurs cordes à son arc. Tout d’abord, il a étudié à l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc de Brazzaville de 1959 à 1963, de la promotion Mourzouk. Ensuite, il a poursuivi ses études à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr de 1970 à 1972, promotion général de Gaulle, où il a obtenu le brevet de l’enseignement militaire supérieur français. Il a été commandant de l’Ecole militaire préparatoire des cadets de la révolution de 1977 à 1979, et a assumé également les fonctions de chef d’état-major général des Forces armées congolaises de 1993 à 1995. Il est entré ensuite dans la politique en qualité de ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’instruction civique, de 1995 à 1996. Puis, il fut nommé secrétaire général à la Défense nationale près le Premier ministre, de 1996 à 1997.

S’agissant de sa production littéraire, Claude Emmanuel Eta-Onka est poète, nouvelliste, essayiste et romancier. Il laisse une œuvre immense et diversifiée. En poésie, il a écrit cinq recueils, à savoir « Insomnies », aux éditions Le Bélier, Brazzaville, en 1991 ; « Second souffle », aux éditions Yvert, Amiens, en 1999 ; « Les poèmes de Mayala », aux éditions Primer-One, Brazzaville, en 2000 ; « Petite fleur », aux éditions Baja-Meri, Paris, 2006 ; et « Sublimation », aux éditions Primer-One, Brazzaville, en 2007. En tant que nouvelliste, il a écrit « Les tendaliennes », aux éditions Le Belier, Brazzaville, en 1993. Sa production romancière se distingue par un élan de solidarité sociale à travers son roman intitulé « Cette autre famille » paru aux éditions La Bruyère, Paris, en 2013. En outre, il a écrit deux essais : « Inter club hand/Par la volonté des hommes », paru aux éditions Le Bélier, Brazzaville, en 1997 ; « Denis Sassou-Nguesso : L'homme et les évènements », aux éditions Hemar, Brazzaville en 2011.

Un véritable passionné des lettres

Passionné de l’écriture, il n’a pas manqué d’aborder la prose selon plusieurs facettes. Il a tout de même écrit des récits qui traversent significativement son costume de poète pour plonger les lecteurs à la fois dans sa peau de militaire et de grand fervent chrétien catholique, membre de Lions Club appartenant au Centre Jessemon. Dans la veine de ses récits, on retrouve des œuvres ci-après : « Souvenirs d’enfant de troupe », aux éditions La Bruyère, Paris, en 2015 ; « Saint-Cyr Coëtquidan », Les bovidés de la « 2-3 », aux éditions La Bruyère, Paris, en 2018.

En spiritualité, son nom de plume aura été Isaac. Et dans ce domaine, il a écrit : « Le centre Jessemon », aux éditions Primer-One, Brazzaville, en 1999 ; « L'âge d’or et la maîtrise du soi », aux éditions Primer-One, Brazzaville, en 2001 ; « Le maître et la connaissance », aux éditions Primer-One, Brazzaville, en 2002 ; « Grand maître Josué, esprit de colombe », aux éditions Baja-Meri, Paris, en 2005 ; « Les premiers pas », aux éditions Primer-One, Brazzaville, en 2006 ; « À l’écoute des maîtres ou le partage de la connaissance », aux éditions Proteb Entreprises Imprimer, Brazzaville, en 2009. De ses responsabilités culturelles, on retiendra qu’il était le président de la fédération des gens de lettres de la République du Congo. Encore faut-il signifier qu’il était préfacier, en témoignent ses préfaces dans les deux livres du poète Malachie Cyrille Ngouloubi, que sont : « Le soleil des élites », poésie, paru aux éditions Les Impliqués, Paris, en 2017 ; « Chants solaires pour dire Denis Sassou-N'Guesso », Paris, en 2022.

Cependant, en dehors de l’écriture et de sa profession militaire, il a fait un parcours brillant en sport. En effet, joueur de l’équipe du Congo de basketball de 1963 à 1968 et de l’équipe du Congo de handball de 1966 à 1982, Claude Emmanuel Eta-Onka a été sacré médaillé de bronze à l’issue du tournoi de basketball des Jeux africains de 1965, à Brazzaville. Bien plus tard, il a dirigé la Fédération congolaise de handball de 1992 à 1996. Né en mars 1946, le général de brigade à la retraite, Claude Emmanuel Eta-Onka, a tiré sa révérence le 25 décembre 2024 à 78 ans. Il sera inhumé dans son Lékana natal, département des Plateaux.  

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- La fille ainée du général écrivain déclamant son poème/ Désiré Kinzenguélé 2- Le président de l’Unéac, Henri Djombo; témoignant sur ses rapports avec l’ancien ministre des Sports, Claude Emmanuel Eta-Onka/ Désiré Kinzenguélé 3- Les écrivains et autres assistant à la soirée littéraire en hommage au général écrivain Claude Emmanuel Eta Onka/ Désiré Kinzenguélé

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