Hydrocarbures: Donald Trump pourrait sauver le projet de pipeline Est-africain Eacop

L’élection de Donald Trump aura des répercussions sur le financement des énergies fossiles. JPMorgan, la plus grande banque américaine, a été le dernier acteur du secteur bancaire à se retirer de l'Alliance bancaire pour le net zéro. Soutenue par les Nations unies et visant à promouvoir la neutralité carbone, cette coalition qui compte 142 membres gérant des actifs totalisant 6 400 milliards de dollars a également vu le départ d'autres grands noms de la finance, tels que Citigroup, Goldman Sachs, Bank of America… Donald Trump, nouveau président  des Etats-Unis, a affiché son intention de démanteler les politiques environnementales mises en place par son prédécesseur et de relancer massivement l’exploitation pétrolière, en particulier celle du schiste.

Cette posture pourrait surtout créer un environnement favorable pour les investisseurs hésitant à soutenir des projets fossiles comme le pipeline Eacop, qui reliera les champs pétroliers ougandais à la façade maritime tanzanienne. Prévue pour s’étaler sur une distance de 1 443 km, avec une capacité de 216 000 barils par jour, l'infrastructure est devenue la cible des groupes environnementaux. Ces derniers dénoncent les émissions annuelles du projet qui pourraient grimper à 34,3 millions de tonnes de gaz carbonique, ainsi que des risques sociaux majeurs.

En 2021, une campagne menée par 263 organisations dans 49 pays avait poussé de nombreuses banques européennes à abandonner leur soutien financier, citant des engagements en matière de durabilité et de droits humains. Le retrait massif des banques a plongé ce projet de 4 milliards de dollars dans l’incertitude. Avec l'administration Trump, engagée en faveur de l’exploitation pétrolière, les investisseurs pourraient être encouragés à revenir à la table des négociations. Le changement de contexte intervenu avec le retour au pouvoir de Donald Trump semble pousser de nombreux acteurs financiers à reconsidérer leurs positions.