Interview. Dorothée Obili : "Notre objectif, dans un premier temps, consiste à faire mieux connaître l’existence du bureau de l'ACPE à Paris"

Mercredi 15 Janvier 2025 - 17:04

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Le bureau de l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE) à Paris en France déploie sa stratégie pour susciter l’adhésion des Congolais de l’étranger en vue d’une probable insertion professionnelle en République du Congo. Dorothée Obili, cheffe de ce bureau, en parle à travers cet entretien.

Dorothée Obili, Cheffe du bureau de liaison de l’ ACPE à ParisLes Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : En quoi consiste les missions du bureau de liaison de l’ACPE à Paris ?

Dorothée Obili (D.O.) : Le bureau de Paris a pour missions d’assurer l’accueil, l’information, l’enregistrement et l’orientation des Congolais de l’étranger, demandeurs d’emploi ; de mettre en relation les employeurs installés au Congo et les Congolais de l’étranger, demandeurs d’emploi ; de suivre et apporter un appui nécessaire au demandeur d’emploi pour son placement ; créer et mettre à jour une base de données des Congolais de l’étranger, demandeurs d’emploi.

Cela consiste à faciliter le recrutement des Congolais de l'étranger en leur offrant ainsi d’autres perspectives d’emploi et de développement professionnel à exercer en rapport avec leur pays d’origine. Là où les entreprises locales devaient recruter des expatriés, nous faisons plutôt appel à cette main-d’œuvre des nationaux ou binationaux qui ont des compétences, savoirs et savoir-faire reconnus. La loi congolaise exige qu’à compétence égale, que les Congolais soient favorisés par rapport aux expatriés. Nous avons également une mission de chasseurs de têtes à l’échelle de l’occident afin de vendre aux entreprises installées en République du Congo les profils rares. Ce bureau ne vise pas uniquement les Congolais résidant en France, mais également ceux installés dans les pays occidentaux.

L.D.B. : D’où, pour vous faire mieux connaître, la tenue de la rencontre du 11 janvier dans la Salle verte de l’ambassade de la République du Congo ?

D.O. : Oui, effectivement. L’objectif de cette rencontre était de présenter l’ACPE et ses missions mais également d’identifier les freins et leviers ressentis et souvent exprimés par les participants, empêchant un retour au pays dans un bon contexte professionnel, tant pour un salarié que pour un créateur d’entreprise. C’était une rencontre interactive ayant permis un rapprochement entre notre bureau de liaison et nos compatriotes. Sans fausse modestie, il était important d’effectuer ce travail préliminaire d’approche.

L.D.B. : Comment vos interlocuteurs, représentés lors de cette rencontre par les associations, chefs d’entreprise et particuliers, ayant en sourdine des interrogations, entre autres par rapport aux salaires impayés et au chômage qui sévit dans leur pays d’origine, ont-ils accueilli cette initiative ?

D.O. : A priori, ils ont affiché une posture de personnes ayant des réserves, et désireux d’entendre nos propositions et nos réponses à leurs interrogations. Je pense que nous avons réussi à renverser la tendance. Déjà, le fait d’avoir réussi à avoir cette Salle verte comble prouve l’intérêt suscité par la diaspora qui, semble-t-il, était en attente d’une telle rencontre. Et puis, nous sommes aussi conscients que l’appropriation de ce dispositif par nos compatriotes passera par la construction d’une relation de confiance. Les résultats probants de l’agence viendront consolider ce cadre en construction. Quoiqu’il en soit, le bureau de liaison obtiendra les résultats escomptés en co-construction grâce aux différentes contributions. Nous avons échangé avec des personnes qui veulent et sont déterminées à transformer les difficultés actuelles en solutions de développement. Ils en sont capables.

L.D.B. : À l’heure du bilan, combien, parmi vos compatriotes de l’étranger auront postulé ?

D.O. : Il est un peu tôt pour pouvoir le dire ! En mars 2025, nous aurons déjà un an d’existence. Notre objectif, dans un premier temps, consiste à faire mieux connaître l’existence de notre dispositif afin d'inviter nos compatriotes à postuler en priorité aux postes à pourvoir. Cela passe par une vulgarisation de l’information du site acpe.cg où l'on trouve les offres d’emploi, et aussi par une communication sur les postes disponibles et intéressants à la disposition des Congolais de l’étranger. Ceux-ci ont, d’ailleurs, formulé leurs attentes lors de la rencontre du 11 janvier. Nous croyons à notre dispositif et pensons obtenir de bons résultats quant aux recrutements, avec un maximum de candidats placés. Nous pensons qu'il est important de réussir notre pari de voir revenir en leur patrie, via leur emploi ou la création d’entreprise, les compatriotes vivant à l’étranger dont c’est le souhait, et qui, dans leur majorité, ont la République du Congo chevillée en leur cœur. Samedi dernier, au-delà des freins identifiés tels que l’électricité, l’insécurité, les infrastructures, ils ont surtout relevé des leviers incitant au retour dans leur pays en s’appuyant sur le potentiel de la jeunesse, de la culture, du patriotisme et d’une réelle convivialité.

L.D.B. : Pour clore notre entretien, pouvez-vous décrire le fonctionnement du bureau de liaison de Paris ?

O.B. :  A la Suite de l’inauguration de ce bureau effectué par le ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’Education civique, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, Hugues Ngouélondélé, en présence de son homologue Lydia Mikolo, des ambassadeurs Rodolphe Adada (en France), Édith Itoua (en Allemagne), Léon Raphaël Mokoko (en Belgique) et Henri Ossébi (à l’Unesco), nous avons pris nos fonctions avec une équipe constituée de trois personnes : une cheffe de bureau ; un conseiller (Jean-Yves Ickonga Akindou) et une secrétaire (Arielle Dongou). Nous travaillons en étroite collaboration avec le directeur de l’intermédiation, Cyriaque Mongo Dzon, qui rend compte à la direction générale de l’ACPE, dirigée par Jean Pinda Niangoula. Cet accompagnement nous donne une assurance dans le développement de nos missions.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Dorothée Obili, cheffe du bureau de liaison de l’ ACPE à Paris

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