Est de la RDC : l’ONU s’alarme des viols et exécutions commis

Lundi 3 Février 2025 - 12:00

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L’Organisation des Naions unies (ONU) a exprimé, le 31 janvier, son inquiétude face aux violences généralisées dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) où le conflit entre l'armée congolaise et le groupe armé M23 s'accompagne de nombreux viols et exécutions sommaires.

La prise de la majeure partie de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, par le M23 la semaine dernière marque une escalade dramatique dans une région meurtrie par des décennies de conflits impliquant de multiples groupes armés. Depuis le début de l'offensive, des bombes ont touché au moins deux sites abritant des personnes déplacées internes « causant des victimes civiles », a relaté le porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU, Jeremy Laurence.

« Nous avons également documenté des exécutions sommaires d'au moins douze personnes par le M23 entre le 26 et le 28 janvier », a-t-il déclaré aux journalistes à Genève.

Dans les zones sous contrôle du M23 au Sud-Kivu, comme Minova, il a indiqué que le groupe avait « occupé des écoles et des hôpitaux, forcé les déplacés à quitter les camps et soumis la population civile à des enrôlements et au travail forcés ».

Le bureau des droits de l'homme a, par ailleurs, documenté « des cas de violences sexuelles liées au conflit par l'armée congolaise et les combattants Wazalendo alliés dans le territoire de Kalehe », a-t-il précisé.

« Nous vérifions des informations selon lesquelles cinquante-deux femmes ont été violées par des soldats congolais au Sud-Kivu, incluant des allégations de viols collectifs », a-t-il ajouté. Il a également mentionné des rapports des autorités de la RDC indiquant qu'au moins 165 femmes ont été violées par des détenus après une évasion de plus de 4 000 prisonniers de la prison de Muzenze, à Goma, le 27 janvier, alors que le M23 commençait son assaut sur la ville.

« Les violences sexuelles liées au conflit sont une caractéristique épouvantable du conflit armé dans l'Est de la RDC depuis des décennies », a souligné Jeremy Laurence. De son côté, le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, « est particulièrement préoccupé par le fait que cette dernière escalade risque d'aggraver encore davantage le risque de violences sexuelles liées au conflit ».

De même, « la prolifération généralisée actuelle des armes à Goma aggrave les risques déjà importants de violations et d'abus graves », a-t-il dit, appelant à des enquêtes et à traduire en justice les auteurs de ces crimes.

 

Yvette Reine Boro

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