Appui aux enfants autochtones : l’ONG Espace Opoko lance le programme "Ô yika"Mercredi 5 Février 2025 - 11:33 Projet d’appui à l’éducation scolaire des enfants autochtones, le programme "Ô yika" est financé par l’ambassade de France au Congo et piloté par l’organisation non gouvernementale (ONG) Espace Opoko que préside Averty Ndzoyi. Son lancement a eu lieu à l’Institut français du Congo, le week-end dernier, en présence de la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, ainsi que de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France, Claire Bodonyi. La cérémonie a débuté par le mot de bienvenue prononcé par Rodelvie Nkoua, étudiante autochtone du programme Espace Opoko, avant la présentation de l'ONG par son chargé à la communication, Alex Nzambi. Espace Opoko, dédié à la promotion et au soutien de l’éducation scolaire des enfants autochtones du Congo, a été créé en 2015. Depuis, cette ONG travaille sans relâche pour offrir aux enfants des communautés autochtones les moyens de réaliser leurs rêves et de bâtir un avenir meilleur grâce à l’éducation. Avec des projets dans plusieurs départements du pays, elle soutient actuellement quatorze étudiants à l’université et a inscrit plus de 1 052 enfants en 2024. Chaque enfant, peu importe ses origines, mérite un accès égal à l’éducation et à des opportunités de développement. Pour sa part, Miras Tsoumou, secrétaire du projet "Ô yika", l'a présenté à l’assistance. Ce projet, qui signifie "Apprendre" en langue locale, s’adresse aux enfants autochtones de la Lékoumou, souvent confrontés à des obstacles économiques, sociaux et culturels qui limitent leur accès à l’éducation. Son objectif général est d’augmenter le taux de scolarisation et de réussite de ces enfants d’ici à fin 2025, tout en renforçant leur inclusion sociale. Les localités ciblées sont Bambama, Sibiti, Komono, Zanaga avec une possibilité d’intervention à Mayéyé. Les activités visées par ce projet sont la sensibilisation des autorités locales et des communautés autochtones; le soutien scolaire et matériel éducatif; le renforcement des infrastructures; l’atelier d’hygiène et de santé; l’orientation académique ; et les récompenses, a-t-elle expliqué, mentionnant également les résultats attendus. L’ambassadeur de France, Claire Bodonyi, a fait savoir que son pays appuie la société civile congolaise en faveur de la population vulnérable. C’est, d’ailleurs, l'objectif poursuivi depuis vingt-cinq ans, celui de renforcer techniquement les organisations de la société civile dans la construction et la conduite des projets utiles à la population. « Ce qui m’a beaucoup frappé dans cette présentation, c’est qu'elle est extrêmement technique, articulée, organisée. Nous avons, de façon très claire, compris quels étaient les objectifs, les moyens, le calendrier, les résultats attendus », a signifié la diplomate française, avant d’expliquer à tous comment bénéficier de l’aide de l’ambassade de France. « On peut avoir un projet qui peut être extrêmement pertinent, mais qui n’est pas présenté selon un dispositif qui nous donne confiance. Ce qui nous donne confiance, c’est ce qui nous a été présenté tout à l’heure, à la fois par l’Espace Opoko et aussi par la jeune présentatrice du projet "Ô yika". C’est cela que nous attendons, parce que nous sommes des partenaires. Nous ne sommes pas là pour plaider, parce que vous avez des bonnes idées. Et donc nous avons besoin d’avoir confiance en vous », a-t-elle insisté. Parlant du dispositif "Kotonga", elle a dit qu'il a vocation d'aider à présenter des projets dans lesquels l’ambassade serait le partenaire. « Nous avons, dans la période 2024- 2025, dans le cadre de ce dispositif "Kotonga", octroyés à onze organisations ce nouveau mode d’accompagnement avec un partenaire déjà ancien qui est Initiative développement... Il s’agit d’un dispositif d’incubateur », a indiqué l’ambassadeur. Un projet qui contribuera à l’amélioration des conditions de vie de la population Claire Bodonyi a également précisé que l’égal accès au droit pour toutes et tous est l’une des priorités thématiques de leur soutien à la société civile. Et ce projet "Ô yika" contribuera à l’amélioration des conditions de vie d’une population souvent marginalisée. « Durant toute cette année 2025, les services de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France et l’Initiative développement seront à vos côtés pour vous appuyer », a souligné la diplomate. Intervenant après le représentant du ministère de la Justice et des Droits des peuples autochtones, la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, a félicité l’Espace Opoko et l’ambassade de France pour l’appui apporté aux ONG congolaises qui contribuent à accompagner l’action gouvernementale. Pour elle, le gouvernement a fait un grand pas et le Congo est l’un des rares pays au monde qui a pris des lois et des textes spécifiques pour le peuple autochtone. « La loi de 2011 nous a permis ensuite de prendre des nombreux décrets d’application qui permettent à notre pays d’aller vers les spécificités de notre peuple autochtone. Nous avons dans ce décret prévu que l’école aille à proximité de notre population autochtone... Nous avons pris également un texte d’application sur la santé de proximité... », a-t-elle déclaré. La ministre a aussi rappelé les responsables de l’ONG Espace Opoko de l’initiative "Zéro élève assis à même le sol" que le gouvernement a lancée. Avec les sociétés forestières, une grande production de tables bancs a été faite depuis plus de quatre ans. « Nous n’avons plus des élèves assis à même le sol, donc nous pouvons vous accompagner dans ce cadre-là. Encore une fois, je voudrais vous féliciter pour ce que vous faites pour accompagner les actions du gouvernement », s’est réjouie la ministre. Enfin, dans son mot de clôture, la responsable de l’ONG Espace Opoko au Congo, Vanessa, a indiqué que le lancement du programme "Ô yika" marque un point de départ important, mais également un appel collectif à l’action. Comme l’a souligné un rapport récent de l’Unicef, 75% des enfants autochtones en âge d’aller à l’école au Congo ne sont pas scolarisés. Ce chiffre les a interpellés et les a obligés à ne pas rester spectateurs. « Nous avons la responsabilité morale et collective de transformer cette réalité. L’éducation n’est pas un luxe : c’est un droit fondamental et une clé pour briser le cycle de la pauvreté, de l’exclusion et des inégalités. Aujourd’hui, grâce à ce programme, nous avons fait le choix de donner une voix aux sans-voix et de tracer un chemin pour des générations futures qui pourront rêver, apprendre, et contribuer à la construction de notre société. Mais ce chemin ne peut être parcouru seul. Nous avons besoin de vous, forces vives de la nation, de vos idées, de vos ressources, et surtout, de votre soutien indéfectible », a indiqué Vanessa. Elle a souligné que ce programme ne se limitera pas à aider les enfants à obtenir une éducation, mais à construire un avenir où chaque enfant autochtone pourra grandir avec dignité, confiance et opportunités égales. A la fin du projet "Ô yika", ces effectifs atteindront 1 704 élèves. Bruno Zéphirin Okokana Légendes et crédits photo :1- L’ambassadeur de France au Congo prononçant son mot/ DR
2- La ministre de l’Économie forestière lors de son speech/ DR
3- Rosalie Matondo, Claire Bodonyi, les membres de l’ONG Espace Opoko et autres posant pour la postérité/ DR
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