RDC : nouveaux affrontements et fin de l'accalmie signalés dans l'Est

Selon des sources sécuritaires locales, les combattants du groupe armé antigouvernemental M23 et les soldats rwandais ont attaqué à l'aube des positions de l'armée congolaise près d'Ihusi, une localité située à environ 70 km de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, et à quelque 40 km de l'aéroport provincial installé à Kavumu. D’autres sources locales jointes par des médias étrangers, notamment l'AFP, ont fait état de "détonations d'armes lourdes".

Réunis le 8 février en sommet en Tanzanie, les dirigeants d'Afrique australe et de l'Est avaient appelé leurs états-majors à proposer un plan d'application d'un cessez-le-feu "inconditionnel" d'ici au 13 février.

Après s'être emparés au terme d'une offensive éclair fin janvier de la grande ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, le M23 et les troupes rwandaises ont progressé dans le Sud-Kivu. La peur d'une prochaine attaque s'est déjà emparée de Bukavu, cité d'un million d'habitants

A Goma, la situation humanitaire s'aggrave et l'eau courante est coupée dans une partie de la ville. Sans autre solution, des habitants s'approvisionnent dans l'eau du lac Kivu.

Selon le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies, une augmentation de cas de choléra a été observée dans la région, notamment parmi la population déplacée par les combats.

La crise dans l'Est de la RDC doit être abordée lors d'une réunion de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 14 février. Depuis la récente intensification du conflit, les appels de la communauté internationale à une désescalade se sont multipliés, avec la crainte qu'il ne dégénère en guerre régionale.

De leur côté, les autorités de Kinshasa réclament, sans effet jusqu'ici, des "sanctions ciblées" contre le Rwanda qu’elles accusent de pillage de leurs richesses naturelles.