Initiative de paix : les évêques catholiques et protestants ont rencontré Corneille Naanga

Jeudi 13 Février 2025 - 11:07

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Convaincues que la paix à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) ne pourra s'obtenir qu'au prix du dialogue avec les différentes forces socio politiques congolaises, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont initié une série de consultations dans le cadre de leur plan de sortie de crise. Dans ce cadre, elles ont rencontré, le 12 février à Goma, le coordonnateur politique de l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23), Corneille Naanga et son équipe.

« Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », ainsi se décline le projet à la base de la démarche pastorale qui entend rapprocher les Congolais autour de l'idéal de paix. S'exprimant à Goma au nom de la délégation, le secrétaire général de la Cenco, l'abbé Donatien Shole, a souligné la nécessité d'impliquer le mouvement politico-militaire AFC/M23 dans la dynamique de paix enclenchée. "L'AFC/M23 a quand même une grande contribution à apporter dans cette dynamique de la construction de la paix parce que pour les deux églises, l'année 2025, c'est l'année de la paix", a-t-il déclaré.

Après avoir écouté les responsables de ce mouvement politico-militaire et discuté sur les raisons de leur prise d'armes, la délégation s'est dite motivée à poursuivre avec cette démarche pour le retour de la paix, a affirmé le prélat catholique. "On a compris qu'il y a beaucoup de choses qui pourront être réglées si les Congolais se mettaient autour d'une table", a-t-il ajouté. Les deux parties ont, par ailleurs, discuté sur les accusations liées à l'exploitation illicite des matières premières et sur les velléités de balkanisation imputées à l'AFC/M23.

À ce sujet, des réponses rassurantes ont été apportées aux interrogations de la délégation qui a, en outre, plaidé pour la réouverture de l'aéroport international de Goma et d'autres voies pour faciliter l'assistance humanitaire.

Il est à noter que cette initiative de paix portée par les deux confessions religieuses ne fait pas l'unanimité au sein du microcosme sociopolitique du pays. Des voix s'élèvent, de plus en plus, pour récuser cette démarche. L’Union sacrée de la nation, plateforme majoritaire au pouvoir, l'a rejetée avec vigueur, la qualifiant « d’individuelle ». L'Union pour la démocratie et le progrès social l’a aussi récusée tout en soulignant la nécessité de ne s'en tenir qu'aux processus de Luanda et de Nairobi.

Cependant, à la suite de l'audience accordée le 11 février à une délégation des plateformes des confessions religieuses, le président Félix Tshisekedi les a exhortées à s’unir afin de proposer des initiatives communes et inclusives pour la paix dans l’Est du pays et pour la cohésion nationale.

Sylvain Andema

Légendes et crédits photo : 

Corneille Naanga et les membres de la délégation CENCO-ECC

Notification: 

Non