France : un rapport du Sénat critique l’échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron

Jeudi 13 Février 2025 - 21:23

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Trois sénateurs français pointent, dans un rapport, les « échecs » et les « déconvenues » de la politique étrangère d’Emmanuel Macron en Afrique et ses « conséquences négatives » sur l’image de la France et ses relations avec ce continent.

Le rapport du Sénat a estimé que l’expulsion successive des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad représentait un échec majeur de la politique étrangère du président de la République, marquée par le « déclin vertigineux » en Afrique, mais aussi par la « dégradation » générale de l’image de la France et de sa relation avec certains pays et leurs populations au cours des dernières années. Trois sénateurs attribuent notamment cet échec aux « méthodes » adoptées par le président français et à son « manque d’analyse des causes profonde » qui ont engendré des renversements de plusieurs régimes autrefois partenaires de la France.  Le rapport analyse, entre autres, les causes profondes de cette défaite stratégique et ses conséquences négatives. « Plusieurs décisions et déclarations officielles ont été considérées comme arrogantes et condescendantes envers les dirigeants ou les peuples africains», peut-on lire. il est également démontré comment l’échec de la politique française a permis à d’autres «compétiteurs stratégiques » (Russie, Chine, Turquie, Émirats arabes unis) d’approfondir leurs relations avec plusieurs pays du continent.

Montée du souverainisme en Afrique

La publication de ce rapport intervient alors que la France vient d’achever son retrait militaire du Tchad. A son tour, le Sénégal a appelé au retrait des bases militaires françaises « d’ici à la fin de 2025», suivi de la Côte d’Ivoire. Ces évolutions, qui s’ajoutent aux retraits militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger à la suite des coups d’État, marquent un changement fondamental dans les relations entre la France et ses anciennes colonies en Afrique, parallèlement à la montée en puissance de dirigeants locaux souverainistes. En 2017, lors de son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron, en déplacement au Burkina Faso, adressait un discours qui se voulait fondateur sur les relations entre la France et l’Afrique. « Il n’y a plus de politique africaine de la France», déclarait-il dans un amphithéâtre rempli d’étudiants enthousiastes. «Je suis d’une génération où l’on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire», assurait-il.

Ni ses déplacements en Afrique, ni ses initiatives comme le sommet Afrique-France au format inédit à Montpellier, encore moins sa volonté de renouveler les rapports historiques pour tourner la page en Algérie, au Rwanda et plus récemment au Cameroun, n’ont pu passer sous silence l’échec de la politique africaine du locataire de l’Elysée. Autant d’ « échecs », de « déconvenues », et de « faux pas », estime le Sénat, dans son rapport intitulé « Voir l’Afrique dans tous ses états ». Or, l’arrivée d’un président « jeune (Emmanuel Macron) » en France et n’ayant pas connu l’époque coloniale « aurait pu être l’occasion d’un regard neuf ».  La conséquence : un déclassement  de la France sur la scène géopolitique.

 

Noël Ndong

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