Patrimoine-territoire : Mossaka, le territoire des grands hommesJeudi 27 Février 2025 - 18:58 Le Congo, ce territoire de 342 000 km2 et d'un peu plus de 6 millions d'âmes, recèle d'une diversité culturelle telle qu'elle contribuerait de façon majeure aux arts, à la littérature et à la culture mondiale pour peu qu'elle soit portée, mise en lumière. L'une de ses villes, Mossaka, située sur les berges du fleuve Congo, dans le département de la Cuvette, a plus de 20 000 âmes toutes profondément liées au fleuve. À Mossaka, la vie commence dans l'eau, se vit dans l'eau, se nourrit de l'eau et tourne autour de cet élément vital, viscéral, primordial. À Mossaka, un enfant qui voit le jour est le plus tôt possible, à quelques jours de vie à peine, littéralement jeté à l'eau afin de développer son instinct de survie et son adaptation au milieu aquatique par des techniques quasiment innées de natation. Au cours de sa vie, l'enfant de Mossaka, futur adulte, ancrera son âme, ses réflexes, son moi, son surmoi, dans l'eau, dans ce fleuve qui nourrit et vaut à Mossaka son titre de " capitale du poisson ", desservant le tout Congo, dans ce fleuve, seul accès à ladite ville qui n'est alors pas encore desservie par un réseau routier ou aérien. On vient au monde par le fleuve, on va du monde par le fleuve Avec l'exode rural qui a mobilisé les habitants de l'intérieur du pays vers ses capitales politique et économique, Mossaka n'a pas été épargnée. Au sortir de la période coloniale, avec la République naissante, la fonction publique étant présentée comme la seule et unique voie d'émancipation intellectuelle, faisant valoir des promesses de mieux-être, de mieux-vivre, plusieurs familles ont choisi d'envoyer, d'accompagner à Brazzaville leurs fils et leurs filles en vue de leur instruction et même pour nombreux de s'y installer. Le rêve citadin était alors né. Les premières grandes familles de Mossaka à s'installer à Brazzaville au sortir de la période coloniale ont choisi de s'installer dans le quartier de Poto-Poto, au plus près de leur élément naturel. Il ne sera alors pas rare d'y retrouver les noms de famille en " ...Beka ", signe d'appartenance à une forme d'aristocratie traditionnelle. Pourtant, à Brazzaville s'est écrite une histoire différente qui ne dépendait plus exclusivement du contexte de Mossaka. Plusieurs familles ont émergé dans la vie publique brazzavilloise, pontégrine et internationale sur la base de leurs travaux propres à leur parcours à partir de Brazzaville. L'homme de Mossaka, la femme de Mossaka sont généralement de stature physique imposante, l'eau jouant peut-être un rôle dans ce développement staturo-pondéral particulier. Ils ont une musculature douce et sont généralement très attrayants, beaux, belles, agréables à regarder. Sur le plan psychologique, l'homme de Mossaka est digne, fier et n'hésiterait pas à faire des choix difficiles, des renoncements si nécessaires pour préserver intacte sa dignité. Il est un homme qui choisit ses relations de manière instinctive et filtre au maximum les personnes qui feront partie de son voyage sur Terre. Des langues maternelles pratiquées à Mossaka, parmi lesquelles on compte le Likouba, le Boueni sont des langues à la prononciation douce et aux intonations mélodieuses qui font la force des chants et de la musique, la danse étant elle aussi caractérisée par la même douceur avec des mouvements qui font généralement penser au fait de se mouvoir sur l'eau. La femme de Mossaka est, quant à elle, généralement très douce, silencieuse voire taciturne, souriante mais profonde et avertie. Elle se montre souvent distante voire froide privilégiant le bien-être de son mari et de sa famille aux autres préoccupations de la vie.
Princilia Pérès Légendes et crédits photo :Port de Mosaka/DR Notification:Non |