Gouvernance publique : quelques administrations dans le collimateur de la CNTR

Jeudi 6 Mars 2025 - 15:44

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La sixième session ordinaire budgétaire de la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques (CNTR), qui se tient du 4 au 13 mars à Brazzaville, sera marquée, entre autres, par la présentation des conclusions des missions d’enquêtes réalisées ou en cours de réalisation dans certaines administrations dont l’Université catholique du Congo-Brazzaville (UCCB) et aux Comptes spéciaux du Trésor (CST).

Conformément à sa mission consistant à veiller à l’application stricte du code de transparence par les administrations publiques, la CNTR a mené des études sur les moyens financiers des collectivités locales de la République du Congo. A côté de ce dossier bouclé, la CNTR s’est intéressée à l’exécution des travaux de construction de l’UCCB, un établissement privé d’enseignement supérieur implanté au village Liambou, dans le district de Hinda, département du Kouilou à l’initiative de la Conférence épiscopale du Congo. Selon cette institution qui se place de plus en plus comme un gendarme financier dans les administrations publiques, la réalisation de ce projet a pris un retard considérable (près de 8 ans) jusqu’à risquer de compromettre la première rentrée académique 2024. Il s’agit, en effet, d’un financement  issu d’une partie des fonds liés au projet social d’un contrat de partage de production impliquant les sociétés Total, Chevron et la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).

« C’est ainsi que la CNTR a commis une mission à l’effet d’aller sur le terrain rencontrer les parties impliquées et se rendre compte de la qualité des investissements. Les parties impliquées étant le ministère de l’Enseignement supérieur ; l’Association des évêques fondateurs de l’UCCB ; le ministère des Hydrocarbures ; le comité de pilotage du projet ; le groupe contracteur formé de Total, Chevron et SNPC », a rappelé le président de la CNTR, Joseph Mana Fouafoua à l’ouverture des travaux.

L’autre dossier qui a attiré l’attention de cette institution est la gestion de la dette publique extérieure auprès des opérateurs économiques établis dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. D’après son président, la CNTR s’est intéressée à la gestion d’une partie de la dette publique dont des rumeurs folles lui sont parvenues. C’est ainsi qu’il a déploré le fait que la mission d’information initiée à cet effet depuis octobre 2024 avance avec beaucoup de difficultés en raison de la fébrilité, du manque de collaboration des fonctionnaires approchés et aussi de certaines pesanteurs. « Cela nous donne l’impression de marcher sur les épines, en raison semble-t-il de la sensibilité du dossier. A cet effet, nous voudrions rappeler qu’il s’agit d’un contrôle portant sur les finances publiques et nulle ne devrait s’y soustraire. Les services du ministère des Finances et particulièrement ceux de la CCA, du Trésor public et par ricochet la Banque centrale, sont, de ce fait, interpellés », a exhorté Joseph Mana Fouafoua, réaffirmant que le travail se poursuivait avec plus de rigueur et de détermination.

Quant à la mission d’enquêtes au niveau des CST, il a annoncé que cette action de grande envergure dont le démarrage a été lent comme d’habitude après son lancement depuis plusieurs mois pourrait être bouclée en mai prochain. « Les CST sont des instruments budgétaires particuliers utilisés dans les finances publiques. Ces instruments permettent de déroger au principe budgétaire classique pour offrir plus de souplesse dans la gestion des finances publiques. Les CST comportent pour l’essentiel des fonds créés et administrés par certaines entités publiques pour des missions particulières du service public. Ces instruments pourraient aussi comprendre les budgets annexes et les comptes d’affectation spéciale du Trésor public », a précisé le président de la CNTR.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Joseph Mana Fouafoua et Albert Ontsaka/DR

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