Projet franco-marocain Chergui 2025 : Alger convoque l’ambassadeur de FranceMardi 11 Mars 2025 - 10:45 Alger hausse le ton face à l’organisation de manœuvres militaires conjointes entre la France et le Maroc prévues en septembre prochain à Er-Rachidia, non loin de sa frontière. Lors d’une audience accordée à l’ambassadeur de France en Algérie, le ministère des Affaires étrangères a fait part de sa vive opposition au projet baptisé « Chergui 2025 ». Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, a reçu au siège du ministère l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet. Cette rencontre avait pour objectif d’exprimer officiellement l’opposition d’Alger aux exercices militaires conjoints que préparent Paris et Rabat. Pour Alger, Chergui 2025 serait interprété comme un acte de provocation et ne ferait qu’aggraver la crise actuelle entre les deux pays. Selon Alger, cet exercice est perçu comme « une provocation à l’égard de l’Algérie » et pourrait intensifier les tensions existantes entre les deux nations, soulignant que son déroulement à proximité du territoire national est perçu comme une menace pour la sécurité régionale. La réaction de Paris à la demande de clarification d’Alger sera déterminante pour l’avenir des relations entre les deux pays. L’annonce de ces manœuvres militaires intervient dans un climat déjà dégradé entre l’Algérie et la France. Alors que les deux pays peinent à apaiser leurs différends sur plusieurs fronts, ce projet vient ajouter un nouveau point de discorde dans une relation déjà fragile. Alger insiste sur son refus catégorique de toute manœuvre militaire près de ses frontières. Depuis juillet dernier, les relations bilatérales sont marquées par des tensions accrues, notamment après la décision du président français, Emmanuel Macron, de reconnaître la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental. Sur fond de divergences profondes sur la question sahraouie et d’autres dossiers sensibles, cette position a suscité une vive réaction de l’Algérie, qui soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. L’Algérie, qui a toujours mis en avant la nécessité de stabilité dans la région, voit dans ces manœuvres un facteur d’instabilité supplémentaire. Dans ce contexte, la tenue de « Chergui 2025 » à Er-Rachidia, une zone stratégique proche de la frontière algérienne, est perçue par Alger comme une escalade diplomatique et militaire. « Un tel acte ne manquera pas d’alimenter la crise qui caractérise à présent les relations algéro-françaises. Et de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité », insiste la diplomatie algérienne. Noël Ndong Notification:Non |