Élection à la direction générale de l’Unesco : trois questions à Firmin Édouard MatokoJeudi 20 Mars 2025 - 15:48 L'actuel sous-directeur général pour la Priorité Afrique et les Relations extérieures de l’Unesco, Firmin Édouard Matoko, est le candidat présenté officiellement par la République du Congo. Interview.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Hormis les ambassadeurs accrédités par la République du Congo auprès de l’Unesco tels que Jean-Marie Adoua ou Henri Ossebi, les Congolais ignorent, pour la plupart, qu’un de leurs compatriotes est sous-directeur dans cette institution onusienne. Il a fallu attendre la candidature de la République du Congo pour qu’ils le découvrent ? Firmin Édouard Matoko (F.E.M.) : Je suis natif de Brazzaville et effectivement, comme les Congolais Tchicaya U Tam'si et Henri Lopes qui ont travaillé avant moi à l’Unesco, je suis un pur produit de cette institution. J’ai effectué ma formation académique et universitaire en Italie avant de la terminer au Centres d’études diplomatiques et stratégiques-Paris (CEDS), sanctionnée par l’obtention du diplôme d’études supérieures stratégiques en relations internationales. J’ai bénéficié d’autres formations, notamment celle effectuée à Libreville, au Gabon, en planification et gestion des systèmes éducatifs (Institut international pour la planification de l’éducation, Unesco). J’ai acquis, à l’issue de ce cursus, les compétences d’économiste du développement, diplomatie et relations internationales. J’ai démarré ma carrière professionnelle avec un stage au poste de chercheur à l’Université Marien-Ngouabi à la Faculté des Sciences économiques. Depuis 1982, j’ai multiplié les postes de consultant en matière d’éducation avant d’accéder, en 2003, au poste de directeur du Bureau multi-pays de l’Unesco à Bamako, au Mali, et représentant de l’Unesco auprès de ce pays, du Burkina Faso et du Niger. À partir de 2014, j’ai exercé au poste de directeur, Département Afrique, Unesco-Paris. En 2017, je suis devenu sous-directeur général pour la Priorité Afrique et les Relations extérieures, tout en étant conseiller spécial Afrique et coordonnateur du Prix Unesco-Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix. Autant de missions à remplir au service de l’humanité au sein de l’Unesco, sans me préoccuper de me faire connaître particulièrement par mes compatriotes. L.D.B. : À juste titre, comment comptez-vous mettre à profit cette expérience ? F.E.M. : Je mettrai en avant la préservation des valeurs initiales de l’Unesco, à savoir les biens communs tels que l’éducation, les sciences, l’information, la communication L.D.B. : Quel est le mot d’ordre pour votre mandat 2025-2029 à la direction générale de l’Unesco ? F.E.M. : Je l’orienterai à contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. Je veillerai également à ce que l’Unesco adapte ses priorités stratégiques et ses programmes aux nouvelles exigences de la coopération internationale, fermement convaincu que le multilatéralisme reste le cadre idéal pour résoudre de manière durable les multiples crises qui perturbent l’équilibre mondial. De ce fait, l’institution devra continuer d’assurer sa participation aux débats des instances mondiales où se prennent les décisions les plus importantes concernant le futur de notre planète. Et puis, je m’emploierai à rechercher l’excellence par une politique pro-active de mobilité et de renouvellement des cadres, dans le respect des critères de distribution géographique, d’équilibre des genres, d’intégrité et d’éthique professionnelle. Il s’agira de combiner la force de la jeunesse et l’expérience des fonctionnaires affirmés, les uns s’abreuvant de la sagesse des plus anciens, et les anciens profitant des talents novateurs des plus jeunes. La formation sera un élément essentiel de la politique des ressources humaines. Nous prônerons une approche fondée sur une quête permanente de l’excellence, soutenue par une exigence intellectuelle d’innovation et de redevabilité. À cet effet, il sera indispensable de maintenir un dialogue constructif avec les associations représentatives du personnel. Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Firmin Edouard Matoko Notification:Non |