Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo exclu de la présidentielleJeudi 20 Mars 2025 - 14:15 La Commission électorale indépendante (CEI) a dévoilé, le 17 mars, la liste électorale provisoire en vue du scrutin d’octobre 2025. Parmi les absents notables figurent Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, tous exclus en raison de condamnations judiciaires. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avaient été condamnés en 2018 à vingt ans de prison dans le cadre de l’affaire du braquage de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, survenue lors de la crise post-électorale 2010-2011, alors même qu’ils avaient été acquittés de tous les crimes par la Cour pénale internationale en 2021. Malgré la grâce présidentielle accordée par Alassane Ouattara à l’ancien chef d’Etat en 2022, cette mesure n’a pas suffi à rétablir ses droits civiques. Une situation que son parti, le Parti des peuples africains- Côte d’ivoire (PPA-CI), qualifie d’injustice. Le PPA-CI a immédiatement réagi en dénonçant une « manœuvre politique visant à écarter un adversaire de poids ». Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a exigé la réintégration de Gbagbo sur la liste électorale, estimant que cette exclusion était une « atteinte à la démocratie et à la réconciliation nationale ». De son côté, Charles Blé Goudé, qui n’a jamais été amnistié, a exprimé sa frustration lors d’une conférence de presse, affirmant que cette décision reflète une volonté du pouvoir en place de « bâillonner l’opposition » en écartant des leaders capables de mobiliser une large base électorale. Son parti, le Mouvement des générations capables, de même que plusieurs partis de l’opposition s’étaient réunis la semaine dernière pour former la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire. Ils soutiennent la demande de réinscription de Charles Blé Goudé sur la liste électorale, en plus de réclamer une nouvelle opération de révision de cette liste avant le scrutin. A quelques mois du scrutin présidentiel, cette exclusion pourrait raviver les tensions politiques dans un pays encore marqué par les crises électorales passées. Si la CEI affirme appliquer strictement la loi en matière de droit électoral, la contestation de cette décision pourrait ramener des troubles sociaux et une montée des conflits entre le pouvoir et l’opposition. Rappelons que les candidats exclus ont tous quinze jours pour faire appel. Yvette Reine Boro et Jean Pascal Mongo-Slyhm Notification:Non |