Félix Tshisekedi au quotidien " Le Figaro" : " Le M23 est hostile à la paix "

Jeudi 20 Mars 2025 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Au cours d'une interview accordée au quotidien français Le Figaro et publiée le 19 mars, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, est revenu sur le contexte de la réunion trilatérale l'ayant mis autour d'une table avec son homologue rwandais, Paul Kagamé, en présence de l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani.

La rencontre, a-t-il indiqué, procède d'un travail préparatoire réalisé depuis mi-février par les émissaires qatariens en marge de la conférence de Munich sur la sécurité. Il a nuancé que cette initiative n'entrave en aucun cas les autres processus de paix en cours dans la région pour lesquels il accorde un intérêt particulier. Le chef de l'Etat congolais reste convaincu que la solution définitive à la crise de l'Est passera inévitablement par les processus de Luanda et de Nairobi initiés par l’Union africaine ainsi que par les organisations régionales soutenues par les Nations unies.

Dans le même temps, Félix Tshisekedi exhorte à l'application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies. Celle-ci contraint le Rwanda à stopper tout soutien au groupe terroriste M23 et à retirer ses forces de défense présentes en RDC en violation des principes de respect de l'intégrité territoriale d'un État voisin. Évoquant l'échec des négociations directes entre la RDC et les terroristes du M23, le président de la République s'est vu réconforté dans sa posture de considérer ce mouvement armé comme une coquille vide. Selon lui, une démarche tendant à négocier avec ces pantins (terme qu'il affectionne pour désigner les cadres du M23) n'aurait nullement apporté des solutions durables et définitives au conflit.

Au-delà des sanctions européennes

Quant aux sanctions individuelles de l'Union européenne prises à l'encontre de quelques autorités politico-militaires rwandaises, Félix Tshisekedi pense que c'est une manière pour la communauté internationale de s'amender pour avoir fermé les yeux depuis longtemps sur les crimes commis en RDC. Le rapport Mapping et la suite qui lui est réservée étale le niveau de complicité dont bénéficiait le pouvoir de Kigali de sa part.

S'agissant du partenariat stratégique en gestation avec Washington, Félix Tshisekedi a indiqué que les discussions sont en cours en vue de la signature d'un deal gagnant-gagnant sur les mines à l'instar de celui signé avec la Chine. "Comment peut-on accepter que certains achètent les matières stratégiques que le Rwanda vient piller chez nous, au prix du sang ?", s'est-il interrogé. "Nous avons commencé à discuter de partenariats stratégiques avec les États-Unis dès mon arrivée au pouvoir, en 2019, lors du premier mandat de Trump, mais la crise sanitaire a interrompu les discussions", a-t-il indiqué se félicitant de la poursuite fes discussions.

Le président de la RDC entend aussi apporter des réformes profondes dans l'armée en vue de faire de celle-ci un facteur important de la sécurité, capable de barrer la route à toute idée de balkanisation du pays. C'est sous cette vision de leadership qu'il a amélioré la solde des policiers et militaires, et particulièrement ceux au front dont la solde est passée à 500 dollars américains. Félix Tshisekedi a, par ailleurs, battu en brèche le sempiternel prétexte des FDLR qu'utilise le Rwanda pour justifier les incursions récurrentes de son armée en RDC. Cette force n'est plus qu'un résidu et ne compte désormais pas plus de 750 activistes et très peu d’anciens génocidaires, a-t-il fait savoir.

Sylvain Andema

Notification: 

Non