Vie politique : la Fédération PCT-Europe évoque la mémoire de Marien NgouabiLundi 24 Mars 2025 - 18:15 Les membres de la Fédération du Parti congolais du travail (PCT)-Europe présidée par Anatole Elenga, se sont retrouvés pour participer à une conférence en guise de cérémonie mémorielle en souvenir de Marien Ngouabi, 48 ans après sa disparition le 18 mars 1977.
Au vu de son œuvre et de sa vie qui, petit à petit, s’éloignent de la conscience collective faute d’être ravivées en permanence, la Fédération PCT-Europe a tenu à organiser, le 23 mars, une conférence co-animée par Juste Prudence Oko et Gaylord Pouabou, dans la Salle Verte de l’ambassade de la République du Congo en France, sur le thème «L'engagement politique du camarade Marien Ngouabi, son sens aigu du devoir et du sacrifice : un héritage précieux pour bâtir l'avenir » et le sous-thème « La contribution de l’œuvre du camarade Marien Ngouabi ». En substance, les conférenciers ont structuré leurs contributions en partant de l’engagement politique de Marien Ngouabi, passant en revue son engagement idéologique, ses devoirs, son sacrifice, pour conclure par ce qu’il reste de son œuvre. Pour Juste Prudence Oko, il est important de situer le fait majeur de l’entrée en politique de Marien Ngouabi, membre du Comité central à l’époque du Mouvement national de la révolution, parti unique créé par le président Massamba Débat. Au sein de ce parti, il incarnait la branche politique de l’armée. C’est durant l’exercice de ses attributions qu’il s’était opposé à une loi votée par l'Assemblée nationale le 26 juin 1966. Celle-ci stipulait la transformation des Forces armées congolaises en Armée populaire nationale (APN). Cette transformation coïncidait avec la création d'une direction politique et d'un haut commandement collégial dirigé par un officier membre du parti de l'APN. Marien Ngouabi avait considéré cette loi comme l'inféodation de l'armée aux politiques et avait émis de vives critiques contre le président Massamba Débat. Un acte présidentiel avait été pris en l’affectant à Pointe-Noire mais il refusera catégoriquement d'aller à son poste. Il sera mis aux arrêts puis, dans la foulée, rétrogradé au rang de soldat de première classe. C’est lors de cette période où le pays était presque au bord d'une guerre civile que se distinguera Marien Ngouabi. Le président Massamba Débat, affaibli par la défection du commandant de la défense civile, Ange Diawara, prononce l'amnistie de tous les prisonniers politiques. Marien Ngouabi devient alors le centre rotatif de toutes les oppositions au chef de l'État : officiers progressistes de gauche, ceux de droite à l'instar de Mouzabakani, et la fraction des grandes figures politiques telles qu'Ambroise Edouard Noumazalay et Pascal Lissouba. Également durant cette même période, Marien Ngouabi s’insurgea contre l'érection de la défense civile, car il considérait que le chef de l'État abandonnait l'APN en donnant trop de pouvoir aux civils, lesquels, d'ailleurs, ont été désignés responsables des assassinats de Pouabou, Lazare Matsocota et Massouémé. De cette conférence à Paris, il a été souligné le sens élevé du patriotisme de Marien Ngouabi ; son sens d’homme d'État, son intégrité, sa probité morale et, surtout, son courage politique l’ayant poussé jusqu’au sacrifice suprême et à la résilience. Lors de sa dernière rencontre devant les membres de l'Union révolutionnaire des femmes du Congo à l'hôtel de ville de Brazzaville, le 13 mars 1977, cinq jours avant son assassinat, il avait déclaré : " Je n'ai qu'une parole en tant que chef de la révolution…Si je marche, vous me suivez ; si je m'arrête, vous me pointez ; si je recule, vous m'abattez ! ". Et, tels des propos prémonitoires : « Lorsque ton pays se trouve en manque de paix durable, tu ne peux lui rendre sa propreté et son unité qu'en le lavant avec ton sang » ; autant d’enseignements reçus de la vie politique de Marien Ngouabi. « En les mettant en parallèle avec les réalités politiques actuelles, on constate que le président Denis Sassou N’Guesso s’avère être le digne continuateur de l'œuvre de l'immortel Marien Ngouabi en nous invitant à la transcendance, au devoir dans chaque discours fait à la nation devant le Parlement réuni en congrès », ont constaté les conférenciers. Et ils ont expliqué : « Il met en évidence l'accent sur les antivaleurs allant jusqu'à nous dire, clairement et sans détour, que le ver est dans le fruit. En tant que premier magistrat de la nation, il a sanctionné tout récemment les magistrats véreux, et a mis en place des institutions de lutte contre la corruption ». « À nous de nous saisir courageusement des vertus et des valeurs de la bonne gouvernance impulsées par Marien Ngouabi qui n'est pas en tout cas mort ab intestat, afin que nous corrigions le cap car, à travers le spatiotemporel des mutations idéologiques, cela nous oblige à une séparation avec un vocabulaire politique incompatible, révolu et que, par conséquent, nous visons une bonne gouvernance exemplaire en vue d'un développement intégral ». Et de conclure que doit continuer à travers les générations l’œuvre du président Marien Ngouabi, homme de gauche, honnête, sans complexe, ouvert, de grande humilité, épris de paix et de justice, au cœur qui balançait pour les causes justes.
Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :1-Présidium de la conférence PCT-Europe du 23 mars 2025 à Paris
2-Photo de groupe à l'issue de la conférence PCT-Europe du 23 mars à Paris Notification:Non |