Agroforesterie des ménages : un modèle innovant en expérimentation au Congo

Le projet Rifop est financé par le Fonds français pour l’environnement mondial. Il est mis en place pour concevoir de nouvelles formes de foresterie sociale au profit des ménages riverains des aires protégées du bassin du Congo en vue de promouvoir une agroforesterie innovante.

L’atelier qui vient de se tenir a regroupé des universitaires, la société civile et des experts en agroforesterie sociale. Deux jours durant, ils ont réfléchi sur la démarche à mener pour inclure ce nouveau concept dans la législation congolaise.

Le projet a pour objectif, a expliqué le Dr Grâce Loubota, expert et enseignant chercheur à l’Université Denis-Sassou-N’Guesso, d'améliorer les conditions socio-économiques de la population rurale du bassin du Congo. Sa mission, a renchéri le sachant, est de préserver les fonctions écologiques de la région et d’explorer un modèle de gestion participative innovant, centré sur les agroforêts des ménages.

« Nous nous sommes réunis ici ce matin dans le cadre d’un atelier national de réflexion sur le projet Rifop qui veut mettre en place un nouveau modèle appelé les agroforêts avec pour base les ménages. Il est contraire à ceux antérieurs qui avaient pour base la communauté, notamment l’ensemble du village. Le projet est mené en Afrique centrale, précisément au Congo et au Cameroun. Au niveau du Congo, les activités sont menées autour des villages qui entourent le parc national d’Odzala Kokoua », a indiqué le Dr Grâce Loubota.

Animant l’atelier, le Pr Cédric Vermeulen, spécialiste de la foresterie sociale et communautaire à la faculté de Gembloux de l’Université de Liège, en Belgique, a bien expliqué aux participants le concept agroforesterie des ménages. Le terme vise, leur a-t-il dit, à sécuriser, à travers un titre à inventer, les espaces sur lesquels les ménages exercent leurs activités agricoles et l'agroforesterie.

Les filières ciblées du point de vue économique, a affirmé le spécialiste, sont principalement le cacao, le café et les produits forestiers non ligneux.

« Au cours de cet atelier, nous avons réfléchi ensemble sur la foresterie sociale, qui est la nouvelle démarche visant à associer les communautés locales et tous les villageois à la gestion de la forêt. Nous avons, à cet effet, proposé un nouveau modèle de gestion dénommé "Agroforêts des ménages". C’est un titre où un ménage au Congo qui exerce ses activités sans un titre forestier comme cela se fait ailleurs. L’objectif est de permettre aux ménages de bénéficier des titres spécifiques », a expliqué le Pr Cédric Vermeule.

A l’issue des travaux, les participants ont relevé l’intérêt de ce modèle innovant et souligné l’importance de progresser sur les aspects légaux afin de donner une bonne assise nationale à cette innovation.

Le projet (RIFoP) est mis en œuvre par Nature+ avec l’appui de plusieurs partenaires.