Livre : Benoît Moundélé-Ngollo présente « La planète inconnue »

Lundi 7 Avril 2025 - 10:15

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Le général Benoît Moundélé-Ngollo a présenté son vingt-cinquième ouvrage paru aux éditions Okiera, collection Kosso, au siège de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (Acerac) à Brazzaville, en présence des hommes de lettres. Cet ouvrage met en lumière l’ambition moralisatrice et transformatrice qui anime son auteur.

Préfacé par Yvon Arthur Mougani, l'ouvrage de 101 pages est à la fois un miroir critique et un phare moral. Son écriture s’inscrit dans un idéal d’amélioration et de justice sociale. Il promeut une gouvernance plus juste, guidée par une logique performative. « La planète inconnue » de Benoît Moundélé-Ngollo est structurée en trois parties, à savoir la préface, la deuxième partie, puis la conclusion, avec une bonification en annexe sous le titre de "Le snoprac en question", par Julien Makaya Ndzoundou.

La première partie de ce livre est la découverte d’une planète inconnue dont le comportement des habitants ressemble étrangement à celui de ceux de la planète terre. Dans la deuxième partie intitulée "Politico-religio-philosophique", l’auteur partage des réflexions socio-politico-religio-philosophiques intitulées "Pensée du jour". Des pensées dont certaines ont déjà été exprimées par l’auteur dans les ouvrages précédents tels que « Fantasmons ensemble un instant dans un snoprac », paru aux éditions Hemar, en 2012 ; « Cocktail Molotov bourré de vérités détonantes qui explosent dans un snoprac », paru à L’Harmattan, en 2015 ; et « Micmacs et tripatouillages politiques en démocratie », paru aux éditions Hémar, en 2017. Quant à la troisième partie, l’auteur tire des conclusions provisoires qui ne peuvent pas être partagées par tout le monde. C’est pourquoi, il laisse la liberté au lecteur de tirer des conclusions qui lui conviendront après la lecture du livre.

Critiquant cet ouvrage, Pierre Ntsemou le saint-pierre de mots fait savoir que le cheval de bataille du général Benoît Moundélé-Ngollo est toujours le même, traquer le mal dans tous ses retranchements, surtout là où il est difficile de l’extirper, à savoir dans le cœur humain… « Ce livre, le vingt-cinquième de la série du général Benoît Moundélé-Ngollo, est celui de l’accomplissement et de la consécration de son œuvre littéraire unitaire sur la planète terre », dit Pierre Ntsemou le saint-pierre des mots.

Comme à son habitude, fidèle à lui-même, Benoît Moundélé-Ngollo entraîne ses lecteurs débordant d’humanisme dans ses rêves, et les emporte dans un vaisseau spatial jusqu’à une "planète inconnue" pour observer la terre et en percevoir les dysfonctionnements, indique le préfacier de « La planète inconnue », Yvon Arthur Mougani. Pour lui, toute société aspire à une finalité positive et le progrès symbolisé par la modernité en est le principal vecteur. Ce processus est cependant entravé par de nombreux obstacles comme le conservatisme, mais aussi par les contradictions et les ambigüités de l’être humain. Ainsi, cette marche suit un mouvement pendulaire, ponctué d’avancées, de stagnations et de reculs. C’est précisément contre cette tendance rétrograde que Benoît Moundélé-Ngollo entend se battre à travers son écriture, en proposant un nouvel ouvrage d’inspiration utopique pour s’affranchir d’une société contrastée, marquée par la confusion, l’obscurantisme, le non-respect des lois et les atteintes aux libertés.

Une œuvre qui se distingue par la richesse de ses styles

L’œuvre de Benoît Moundélé-Ngollo, a poursuivi Pierre Ntsemou le saint-pierre de mots, se distingue par la richesse de ses styles et une grande maîtrise technique. Le genre utopique, tel qu’initié par Thomas More, mêle récit frictionnel et projet de réforme sociétale. Avec « Planète inconnue », qui rejoint « Les vautours ou charognards de la République de Lokuta, capitale Mbongwana » dans le corpus utopique de Benoît Moundélé-Ngollo, l’auteur explore une inversion de l’utopie, transportant ses lecteurs sur une "planète inconnue" et sa "République bananière", où les vicissitudes humaines contrastent fortement avec les vertus, tout comme sur la planète terre.

"Planète inconnue" traite du respect des us et coutumes et de l’adéquation entre usages et règles, Benoît Moundélé-Ngollo y relate les "nominations absurdes" dans une République soi-disant laïque, dénonçant ainsi, par effet miroir, la perversité de la société et suscitant un sursaut moral. Comme il aime le rappeler dans « Lettres ouvertes ou Mea Maxima culpa », livre édité par Hemar et préfacé par le Pr Théophile Obenga, « Faites le contraire de ce que je dénonce ».

Par l’art de la prétérition, la satire et l’ironie de Benoît Moundélé-Ngollo anticipe les critiques et préjugés attachés à son écriture, rappelant que le "sosie n’est pas la personne dont il est le sosie". Il manifeste ainsi une pleine conscience des risques qu’il encourrait s’il était reconnu coupable dans un contexte terrien. Ce double jeu, reposant sur la fiction, la dérision et la transposition, lui permet d’anticiper les dérives de cette société tout en exposant les vertus de cette "planète inconnue". En soulignant son unicité républicaine et sa laïcité, il exprime le caractère universel de son propos. Là où le condamné terrien subit la rigueur implacable de lois parfois injustes, croupissant dans une prison vétuste avec comme compagnons de cellules les gros lézards, les gros rats et les grosses souris. Par contre, les conditions de vie carcérale dans la "République unique et bananière" sont mêmes préférables à celles de la liberté.

La cérémonie avait pris fin par le jeu de questions et réponses entre les invités et l’auteur. Comme il sait le faire et comme il sait animer dans ses réponses, le général écrivain a mis les invités et tous ceux qui ont posé des questions dans la joie. Il les a emportés dans la "planète inconnue". Né le 22 septembre 1943 à Sainte Radegonde (Tsambitso) dans le district d’Oyo, département de la Cuvette, Benoît Moundélé-Ngollo est un général de division admis à la retraite. De 1970 à 2015, en plus de ses fonctions militaires, il a plusieurs fois exercé des fonctions administratives dont celles de ministre des Travaux publics, d’administrateur-maire et de préfet de Brazzaville. Il est le chef coutumier supérieur Mouandzol’ô Pama dans l’un des terroirs des Mbochis d’Assoni, d’Allembé et de Mbembô, dans les districts d’Ongogni et d’Ollombo, département de la Nkeni-Alima (chef-lieu Gamboma).

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Les panélistes/Adiac 2- Le général Benoît Moundélé-Ngollo répondant aux questions des invités à la cérémonie de présentation de son livre/ Adiac 3- La couverture du livre "La planète inconnue" /Adiac

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