Afrique: le président américain prêt à poursuivre le projet ferroviaire du corridor de Lobito

Lundi 7 Avril 2025 - 10:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Donald Trump définit les contours de sa politique en Afrique et serait prêt à soutenir le projet ferroviaire gigantesque sur le continent; un projet phare de son prédécesseur, Joe Biden.

 En décembre, l’ex-président américain, Joe Biden, se rendait en Angola pour la première visite d’un président américain sur le continent depuis 2015. Il avait alors annoncé un financement supplémentaire de 600 millions de dollars pour le développement du corridor de Lobito. Le corridor de Lobito, ville portuaire angolaise, est un axe ferroviaire long de 1 300 kilomètres. Il relie la Zambie à la côte atlantique, en passant par la République démocratique du Congo (RDC), et date du début des années 1930. L’ objectif des aménagements est d’améliorer les capacités d’exportation, notamment de matières premières stratégiques telles que le cuivre et le cobalt. 

L’intérêt financier

Bien conscient de l’intérêt économique du projet,  Joe Biden insistait aussi sur son impact positif sur "les énergies vertes et la sécurité alimentaire" dans la région. Son administration ira jusqu’à injecter plus de 4 milliards dollars dans le développement la voie ferrée et de programmes agricoles dans les zones qui l’entourent. Alors que les dirigeants des trois pays traversés par ce corridor redoutaient un désengagement de Washington, il pourrait en être tout autrement. Selon James Story, l’ambassadeur américain par intérim en Angola, Donald Trump entend soutenir l’initiative. « Parce que le président est à la recherche d’opportunités d'investissement », soutient-il. Ça  presse ! Nommé il y a à peine une semaine, Massad Boulos, conseiller principal pour l'Afrique, est déjà en tournée sur le continent. Passant par la RDC où il a signé un contrat, puis le Rwanda, le Kenya et  l’ Ouganda, sa mission est de "rencontrer des chefs d’État et des dirigeants du secteur privé afin de faire progresser les efforts pour une paix durable et de promouvoir l’investissement du secteur privé américain dans la région".

Contrer l’influence de Pékin

L’administration Trump veut aussi contrer l’influence chinoise en Afrique. D’autant que la suspension de l’aide américaine sur le continent laisse le champ libre à Pékin en matière d’influence. Selon Claudio Silva, analyste politique angolais,  " Les États-Unis ne veulent pas laisser les nombreuses et précieuses matières premières de la région aux Chinois sans se battre". Mais "la question est de savoir si les Américains peuvent rivaliser avec les Chinois, qui sont déjà engagés dans la région depuis des décennies et ont ainsi acquis une énorme avance". La Chine a déjà investi massivement dans la réhabilitation du corridor de Lobito, il y a dix ans, et dans une multitude d’autres projets (aéroports, autoroutes, centres commerciaux…). Le partenariat Chine-Afrique ne cesse de se renforcer. Trump pourrait se focaliser sur l’aspect commercial à travers le soft power. 

Noël Ndong

Notification: 

Non