Afrique de l’Est : la France perd un projet d'autoroute de 1,3 milliard d’eurosLundi 14 Avril 2025 - 11:00 Le Kenya s’apprête à rompre un contrat d’envergure signé avec le géant français Vinci SA pour le confier à un groupe chinois. Au cœur de la réorientation de la position kényane, un projet d’extension autoroutier de 1,3 milliard d’euros reliant Nairobi à Nakuru, dans la région stratégique de la vallée du Rift. L’accord initial, scellé à Paris en 2020, prévoyait la transformation de 140 kilomètres de route à voie unique en une autoroute moderne à plusieurs voies, essentielle pour désengorger l’axe Ouest du pays. A la faveur d’un recentrage budgétaire et d’une volonté affichée de renégocier les conditions jugées trop coûteuses, Nairobi a décidé de remettre les cartes sur la table. Le projet est désormais en passe d’être confié à une entreprise chinoise, jugée plus souple sur les modalités financières et techniques. Une décision qui marque un net repositionnement du Kenya dans le jeu des influences étrangères, à un moment où le pays cherche à concilier rigueur budgétaire et modernisation accélérée de ses infrastructures. Ce changement de cap intervient dans un contexte où la Chine, déjà très présente dans les projets d’infrastructure à travers l’Afrique, continue de renforcer son empreinte en Afrique de l’Est. Routes, chemins de fer, ports, Pékin mise sur une approche pragmatique, mêlant financement rapide et exécution accélérée. Ce modèle séduit de plus en plus de gouvernements africains en quête de résultats tangibles. Du côté français, ce désengagement forcé constitue un revers pour Vinci et, plus largement, pour la diplomatie économique française qui peine à rivaliser avec les conditions avantageuses souvent proposées par les bailleurs chinois. Le projet Nairobi-Nakuru devait initialement incarner un nouveau chapitre de coopération bilatérale entre la France et le Kenya. Noël Ndong Notification:Non |