Congo-France : Jean-Claude Gakosso plaide pour la relance des relations historiques

Dimanche 20 Avril 2025 - 10:45

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Le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, a échangé, le 18 avril, à Paris (France), avec son homologue français, Jean-Noël Barrot.

Le chef de la diplomatie congolaise, Jean-Claude Gakosso, a plaidé auprès de son homologue,  Jean-Noël Barrot, pour « la relance d’une relation historique sous le sceau du respect mutuel ». Il a tenu à replacer les relations entre le Congo et la France « dans une perspective de dialogue apaisé, de respect mutuel et de coopération renouvelée ».

Dans un climat marqué par certaines tensions consécutives à des procédures judiciaires controversées, notamment la récente perquisition de l’appartement parisien de l’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou N’Guesso, Jean-Claude Gakosso a adopté un ton diplomatique ferme mais constructif. Il a réaffirmé la volonté du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, de « préserver la solidité d’un partenariat bilatéral ancien et précieux ».

« L’État congolais n’a aucun problème avec le gouvernement français », a assuré Jean-Claude Gakosso. Par ailleurs, il a déploré les récentes interférences judiciaires « susceptibles de fragiliser une relation fondée sur des décennies d’amitié, de coopération et d’intérêts partagés ». Concernant la perquisition survenue en février dernier à Paris, il a insisté sur « la nécessité de replacer l’action diplomatique dans le cadre des principes du droit international », notamment ceux établis par la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques.

Selon lui, l’opération judiciaire visant l’épouse du chef de l’État « a constitué un précédent regrettable, remettant en question les normes de courtoisie diplomatique généralement observées entre États souverains ».

Au nom du président de la République, Jean-Claude Gakosso a également annoncé la volonté du Congo de réviser l’accord judiciaire signé avec la France en 1974, à une époque où le pays vivait sous le régime de la République populaire du Congo. Ratifié il y a un demi-siècle, ce texte ne répondrait plus, selon lui, aux exigences actuelles de souveraineté et d’équilibre dans les rapports entre États.

« Il nous est demandé de revoir ces dispositions à la lumière du respect de nos décisions judiciaires internes qui, malheureusement, ne semblent pas être prises en compte à Paris. Ce déséquilibre engendre un imbroglio juridique qu’il convient de résoudre dans les meilleurs délais », a précisé le ministre congolais des Affaires étrangères.

Conscient de la sensibilité des échanges diplomatiques entre Brazzaville et Paris, Jean-Claude Gakosso a tenu à rassurer son homologue français sur la posture du Congo. « Nous sommes ici pour gommer les aspérités. Il y a eu des mots, des incompréhensions, mais tout cela est désormais derrière nous. Le moment est venu de tourner la page et de relancer nos relations sur des bases solides », a-t-il dit.

Le ministre congolais des Affaires étrangères a insisté sur la nécessité de préserver cette dynamique, en veillant à ce qu’aucune interférence extérieure ne vienne porter atteinte à la souveraineté de l’État congolais ni à l’intégrité de ses plus hautes institutions.

Yvette Reine Boro

Légendes et crédits photo : 

La poignée de main entre Jean-Claude Gakosso et Jean-Noël Barrot / DR

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